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CANCERBOOK mon parcours de la découverte à la fin du protocole

5 janvier 2017

SUITE ET FIN DU RÉCIT

FIN DU 4ème CHAPITRE & 5ème...

Plusieurs mois se déroulent, tous les mêmes, avec le déménagement beaucoup de choses à faire dans notre nouvel home et le jardin qui n’attend que mon bon vouloir pour faire sortir de terre ce que j’ai ingénument planté ou semé et qu’il me tarde de voir pousser. Petit à petit, des germes sortent de terre, la rhubarbe donne de bons résultats et déjà plusieurs tartes nous en ont régalés ! Est-ce bien raisonnable ?

Le persil, le thym, les radis, les salades, tout pousse à merveille.

Je décide également de semer des haricots verts et de planter quelques pieds de tomates Cœur de bœuf, histoire de voir si j’ai la main verte ! Par deux fois, une tournée de salades de douze plants, nous permet de ne plus acheter de verdure pendant les mois d’été. Les tomates, elles aussi, arrivent à maturité avec bien du mal car le soleil est souvent absent, mais tout de même, elles grossissent et sont délicieuses au goût ! Ch. n’en revient pas de la réussite de mes cultures ! Ai-je gagné mes galons de jardinière ? Seuls les radis n’ont guère donné car je ne les ai pas suffisamment aérés lorsque les pousses sont sorties de terre en abondance ayant semé les graines anarchiquement. Pas grave, nous en mangeons quand même deux ou trois bottes mais ils sont rachitiques.

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Les mois d’été s’écoulent dans ce nouvel univers. J’ai enfin pris rendez-vous d’une part avec une cardiologue pour le suivi de mes problèmes cardio-vasculaires et d’autre part confirmer celui avec le fameux nouvel Oncologue que je dois rencontrer, cette fois c’est certain, courant septembre. La cardiologue m’ausculte sur toute les coutures, et trouve ma tension bien trop élevée, aussi m’octroie-t-elle la pose d’un appareil holter coronaire afin de constater là où le bât blesse…

Ce qui se fait dans les jours qui suivent la fin du mois d'août. Le résultat me parvient trois semaines plus tard, je suis atteinte d’extrasystoles mais rien de grave, pas la peine de changer mon traitement et je la revois en mars prochain. Le fait est que je souffre de ces espèces de « trous » dans la distribution sanguine du cœur depuis longtemps et que mon hypertrophie ventriculaire gauche y est pour beaucoup. Mais bon, on ne va pas s’attarder là-dessus pour si peu.

Je rencontre donc mon nouvel Oncologue courant  septembre à la clinique P. d’E. Premier contact parfait !

Il me parait tout à fait apte à suivre mon cas et est beaucoup plus parlant que le docteur R. d’O.

Il a reçu tout mon dossier de ce dernier et me rassure sur l’étendue des dégâts qui ont obligé à cette opération. Pour lui, c’est un cancer pas trop méchant, pas de quoi fouetter un chat !

Il en a d’autres comme cela ?

Comment peut-on avoir un « cancer pas trop méchant » ? C’est une tumeur maligne,  un point c’est tout. La maladie est insidieuse et ce cancer est infiltrant, ce qui n’est quand même pas une grippe bénigne. Se rendent-ils compte tous ces praticiens de l’énorme dégât psychologique que l’annonce de cette maladie fait aux femmes atteintes, comme je le fus, de ce fameux carcinome ? Cela en devient tellement banal pour eux, qu’ils ne s’imaginent pas, un seul instant, que nous sommes toutes des cas particuliers, que notre entourage en a souffert tout comme nous-mêmes et que de prendre, à la légère, en minimisant ainsi  ce qui a été un séisme de force 8 en notre corps, ils ne font qu’accentuer la peur de la récidive car, tout le monde le sait, une rémission n’est pas la guérison complète et, à tout moment, le vilain crabe peut s’amuser à refaire des siennes vu qu’il s’est bien installé, chaudement tapi, dans les méandres de mes glandes mammaires.

Certes, l’hormonothérapie est là pour compenser la rechute car c’est une sorte de chimio orale, par moment difficilement supportable, alors pourquoi m’a-t-on attribuée celle-ci, si mon cancer est si minime que cela ; C., ma cousine, n’a pas eu à la subir après sa radiothérapie et s’en porte plutôt bien ! Pourquoi moi, n’y ai-je pas échappé ? C’est bien qu’ils ont peur que je sois victime d’une rechute après cette opération ou, soi-disant, toute la tumeur a été retirée et où les ganglions n’étaient pas atteints pour CEUX qui ont été retirés, mais les autres ? Ne contiennent-ils pas le mal qui ne demande qu’à  revenir joyeusement m'envahir ? Qui peut le savoir… J’ai toujours ce doute en moi, mais je préfère le garder et opiner à ses dires.

Il va falloir marcher madame. Le seul moyen de perdre les kilos, qui s’entassent à cause de l’hormonothérapie, ne peut se faire qu’en marchant, tous les deux jours, une heure ou deux selon vos possibilités ; cela vous fera le plus grand bien et évitera une rechute toujours possible. Et là, il se met à me débiter des statistiques à n’en plus finir de femmes, étudiées aux USA, qui ont ou non développé un cancer selon qu’elles marchaient tous les jours ou non !

Bon je vais marcher s’il le faut. Ch. est plutôt d’accord avec le docteur sur ce point et va même tout faire pour que j’obéisse aux directives de ce charmant praticien. Car de fait il est charmant, causant, et il m’ausculte, lui aussi, avec beaucoup d’attention. Lui aussi complimente le gynéco qui m’a opérée et reconnait que ma cicatrice est magnifique. Bon, je le revois en mars prochain, lui aussi, et la secrétaire me donne même déjà la date du rendez-vous. D’ici là, il faut que je perdre quelques bourrelets disgracieux.

Le lendemain de cette visite, on file chez le plus grand distributeur d’articles de sports sur le Marché et me voilà, nantie de chaussures de marche et de bâtons me permettant de mieux appréhender celle-ci ; on appelle cela de la marche norvégienne. Et obéissante, comme toujours, je fais presque tous les jours mes petits tours de la ville ou de la campagne, voire des vallons alentours mais, pour ceux-là, Ch. m’accompagne et nous profitons du beau soleil d’automne et des forêts resplendissantes de C.en.O.

Petit à petit, les douleurs articulaires m’ayant envahies au début de ce traitement s’estompent mais reviennent la nuit venue... mais je marche de plus en plus et de mieux en mieux. Pourtant, l’hiver venant et ce dernier étant très précoce avec un froid de gueux, j’espace petit à petit les sorties hebdomadaires (au moins deux fois dans la semaine m’a-t-il dit). Il faut que j’ai le courage de les reprendre pour, qu’enfin – car c’est pour cela que j’ai accepté si facilement ce « traitement sportif » - il m’arrêtera, il me l’a promis, l’hormonothérapie avant les cinq ans révolus !

Est-ce bien judicieux ? L’avenir nous le dira.

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FIN

M.A.T.

Désormais, je ne publierai que l'avancement des "travaux"... si l'on peut dire... Merci pour votre lecture de ce parcours et GARDEZ surtout courage si toutefois l'avenir vous mettait dans la tourmente. La preuve : à 75 ans je pète à nouveau le feu...

 

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4 janvier 2017

ET VOICI LA SUITE...

La séance fut épique !

Imaginez une manipulatrice de la mammographie, bien, impeccable, mais qui me compresse le sein opéré avec tout l’acharnement d’un turbo compresseur et vous aurez une image de ma trombine ! Aïe… Aïe …, mais voyons ma pt’ite dame vous êtes douillette – et rebelote on me l’avait déjà dit…

Si elles avaient eu le quart de la moitié de ce que j’ai déjà subi dans ma vie on verrait si elles ne seraient pas douillettes, ces manipulatrices de choc…. – Non madame, je ne suis pas douillette mais, vous m’avez fait mal là où j’ai été opérée !

Vlan, elle en tombe en arrêt tout en reculant d'un pas... !

Opérée, mais quand, où, de quoi ? Non mais franchement, elle n’a pas remarqué que j’avais une méchante cicatrice tout autour de l’aréole et encore en descendant et, de plus, celle des ganglions axillaires ? Elle est aveugle ou quoi ? Je le lui explique… et enfin elle fait mine de comprendre qu’elle a à faire avec une opérée d’un cancer… Enfin, je l’espère !

Elle me dit que la mammographie va être étudiée par le médecin radiologue et que celle-ci va me recevoir pour l’échographie dans quelques instants… Si c’est la même incompréhension, je vais m’amuser… Car, j’ai ouï à travers la porte, parlant à une précédente patiente, que cette dernière à un accent que je n’arrive pas encore à définir et surtout qu’elle a un mal fou à s’expliquer dans un français correct !

Et de fait, celle-ci me fait entrer, dans son antre enfin, après un bon quart d’heure d’attente, dans la cabine de déshabillage ! Il y a des monitorings partout ainsi qu'une grosse machine pur l'échographie. On me prie de m'allonger tout près de celle-ci sur un fauteuil d’examens après que j’eus expliqué, très clairement, ce qui m’amène et le pourquoi du contrôle, par ces examens, du suivi de mon opération du sein suite à une tumeur maligne.

Je comprends alors que j’ai devant moi un médecin certainement catapultée de sa Roumanie natale jusqu’en France pour combler le manque de praticiens des hôpitaux de la région. Avec bien du mal, elle me fait comprendre que la mammographie semble correcte mais se réserve pour l’échographie ! Ah bon pourquoi ? Qu’ai-je encore ou ai-je mal interprété ce qu’elle s’échine à me dire avec son parler français plus qu’approximatif ? J’espère de toutes mes forces que je n'ai aucun problème nouveau et de fait, l’examen se passe plutôt bien sur les deux seins et elle me fait comprendre par geste, pouce pointé, que tout va bien ! Ouf !

Je dois retourner m’habiller et attendre sagement que l’on m’apporte les compte-rendus définitifs ainsi que les clichés. Je m’habille donc en vitesse et vais rejoindre Ch. qui m’attend ?stoïque sur le siège où je l’ai laissé tout à l’heure.

-         Alors, me dit-il ?

-         Ben, on doit attendre les résultats, mais à priori tout va pour le mieux.

Je lui raconte l’épisode « voyage en Roumanie » ou tout au moins Pays de l’Est et il compatit à mes interrogations. Bon, somme toute, cette doctoresse en radiologie n’est pas antipathique et même plutôt sympa, mais l’administration devrait leur apprendre à expliquer clairement les situations, en bon français, avant de les lancer sur le motif ! Mais, ma bonne dame tout cela coute cher aux Français, donc on s’en passe et on les laisse se débrouiller avec le peu de vocabulaire qu’elles, ou qu’ils ont, tant bien que mal, appris par eux-mêmes. C’est la cause, s’il fallait s’en convaincre, du désert médical flagrant de notre pauvre pays… J’aurais, un peu plus tard, à me confronter à la même « rencontre » pour un problème dentaire !

Au bout d’une bonne demi-heure, enfin, on me donne les résultats et le compte-rendu de cette praticienne sur mon état physique et post-opératoire. Je n’y comprends pas grand-chose dans tout ce charabia, mais la conclusion semble satisfaisante. Dans trois semaines je dois, à nouveau, me rendre dans les lieux ayant rendez-vous avec mon nouveau gynécologue au même sein de cet hôpital. L’hôpital de M. lui aura transmis un embryon de mon dossier et je me dis que si ce dernier – bien que son nom n’ait aucune consonance "Paysde l'Est" – s’explique aussi bien que la radiologue, je vais encore passer un drôle de quart d’heure…

*

La visite chez le gynéco s’est déroulée mi-figue, mi-raisin. Mais, miracle, je n’ai pas du tout attendu, alors qu’une armada de femmes se trouvaient en salle d’attente, arborant, à des degrés d’évolution différents, un beau petit ventre rebondi. Tant de femmes attendant des bébés, la France n’est pas prête de manquer de futurs électeurs… Le médecin est très jeune, c’est lui-même qui m’introduit dans son cabinet assisté d’une infirmière entre deux âges et je leur explique – sur leur demande – le pourquoi de ma visite ! Ils paraissent étonnés et n’ont aucune idée de mon trouble devant expliquer toujours et encore le chemin parcouru pour, enfin, atterrir devant eux. Depuis j'ai dressé un tableau complet de tout ce qui m'est déjà arrivé depuis que je suis en âge de la puberté... ainsi ils n'auront plus à me demander le pourquoi de la chose etc...

Ils semblent compatir tous les deux et je m’aperçois que le toubib n’a, devant lui, sur son bureau, qu’une feuille verte de circulation, où mon nom est inscrit mais sans plus ! Pas de dossier transmis par l’hôpital de M. et par son confrère R., point de radios, échographies, rien de rien… Que viens-je faire chez lui ? Je me le demande encore car mon « cas » n’a pas l’air du tout de l’intéresser. Enfin, après m’avoir écoutée quand même, et regarder mes toutes premières radios et échographies ainsi que les dernières en date,  il m’invite à m’asseoir dans un drôle de fauteuil plutôt destiné à l’examen prénatal, après m’être dépouillée de  mon pull, top, et mon soutien-gorge, et ausculte, palpe, soupèse mon sein qui fut malade avec l’air satisfait de quelqu’un qui s’y connait !

-         Beau travail me dit-il, mon confrère vous ayant opérée a fait de l'excellent travail, la cicatrice est parfaite, claire, aucun œdème, c’est très bien !

Merci pour lui, pensais-je en moi-même, mais encore ?

-         En tous les cas, reprend-il, dubitatif, je comprends que vous soyez inquiète après une telle opération, mais vous pouvez, désormais, ne prendre rendez-vous avec moi ou mon service que dans un an pour voir l’évolution ; rassurez-vous, madame, tout va pour le mieux extérieurement parlant et je constate, au vu de vos radiographies,  qu’intérieurement, il en est de même ! Par contre, il vous faut trouver un oncologue pour votre suivi de l’hormonothérapie à renouveler.

Merci, je le savais déjà… Je n'ai pas attendu après lui qu'il me le rappelle.

Enfin, je me rhabille et il m’éjecte littéralement de son cabinet ayant sans-doute d’autres chats à fouetter ou plutôt plusieurs femmes au ventre rebondi qui requièrent ses attentions.

Dire que je suis déçue par cette visite serait un peu exagéré mais, franchement, qu’elle désinvolture. L’infirmière, elle-même, semble me regarder comme si je fus une folle égarée et s’étant trompée de porte ! Bref, je ne suis pas prête de reprendre rendez-vous avec ce dernier, bien que le docteur R. m’ait conseillée une visite semestrielle au début, puis annuelle ensuite pendant cinq années. Ils m’attendront, circulez y a rien à voir ; je ne suis pas un « cas » désespéré donc, je n’intéresse pas ce gynécologue trop beau garçon pour n’être pas imbu de lui-même persuadé qu’il m’a tout dit, très correctement, et qu’il ne peut en dire davantage !

Je me contenterai, à l’avenir, de mon nouvel oncologue et avec lequel j’ai pris rendez-vous en septembre pour le suivi du protocole. Le Docteur R. d’O., m’a conseillée une adresse, dans une clinique privée en la ville d’E. Je vais donc appeler cette clinique et confirmer mon rendez-vous avec ce nouveau médecin-radiothérapeute.

Je laisse, cependant, plusieurs semaines passer car j’ai eu une visite chez ce docteur R. d’O., il y a peu et j’ai le temps encore de revoir ce nouvel oncologue plus proche de notre nouveau domicile. Nous verrons la question d’ici un mois ou deux, pour le moment tout va bien et j’ai une ordonnance de six mois concernant mon tout nouveau médicament puisqu’entre-temps, nous l’avons vu, il m’a modifié ce dernier. Je le prends donc depuis quelque temps et, pour le moment, aucun effet indésirable ne se pointe à l’horizon, si ce n’est que je me sens quelque peu gonflée de la taille !

Seraient-ce ce dont il voulait me parler.... ces petites tendances à embonpoint ? Il faut que je fasse attention à ne pas avaler n’importe quoi… Je n’ai plus de douleurs intempestives mais, par contre, les kilos vont commencer à s’installer ! Le docteur J.Ch.R., m’avait rassurée, à la fin de votre traitement, si vous avez pris un peu de poids, vous reperdrez tout naturellement.

Il en a de bonnes, mais en attendant vais-je continuer de gonfler comme une baudruche ?

à suivre....

Iconographies : mammographie et échographie (Images Internet)

 

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3 janvier 2017

RETOUR D'ALSACE ..... LES SOINS CONTINUENT

RETOUR D'ALSACE et REPRISE DES SOINS....

Les journées se passent en bamboula de toutes sortes, de surprises en surprises et même la Suisse qui ouvre ses portes pour nous, faisant partie des dites surprises concoctées par nos deux tourtereaux de 50 années de vie commune. Dommage, il tombe des cordes lors de ce voyage et nous ne voyons que couic des montagnes majestueuses qui normalement nous font face… Promenade sur le lac où se trouve un monument à la gloire de Guillaume Tell cet archer créateur dudit canton où nous naviguons tranquillement, le plus ancien de Suisse : Uri.

Merci à tous les deux pour cette merveilleuse excursion et ce repas grandiose dans un des restaurants au-dessus de ce lac magnifique. Soirée plus qu’enchantée à leur domicile où une table splendide a été dressée et où nous allons faire bombance en leur honneur. Trois jours complets de fête entre restaurants, promenades, autre repas chez mon autre sœur qui, elle aussi me trouve bonne mine, est-elle objective ? Et le temps passe, il est grand temps de refaire face à mes « priorités ».

*

Lorsqu’enfin, à notre retour, je reprends celles-ci, on m’a, entre-temps, changé de machine à irradiations. En effet, « Primus » est en démontage et changement total et l’on me passe alors sur « Oncor 1 », une autre machine semblable à la première, avec laquelle je fais connaissance et là encore une journée de fichue en soins car, qui dit changement de machine, dit à nouveau : mesurages et radiographie… Ce n’est donc que le lendemain que ces sacro soins recommencent… Je commence à m’y faire.

Entre temps, ma peau, avec les brûlures inévitables, s’est quelque peu assombrie, de rouge elle est devenue terne et tire sur le marron d’Inde. J’ai quelques douleurs internes sur le sein malade,  mais je n’ai point eu de ces brûlures que l’on me disait terrifiantes et destructrices de la peau… Nenni, rien de tout cela, pour le moment ! Dois-je en remercier cette femme que je ne connais que par l’intermédiaire du Net et qui, soi-disant, à distance, me prodigue des soins énergétiques afin que je puisse passer au travers de ces brûlures… Elle m’assure qu’elle « travaille sur moi » tous les jours que Dieu fait ? Est-ce dû aux prières que je sais faire plusieurs personnes de mon entourage à mon profit ? Est-ce dû tout simplement à ma peau qui absorbe trop bien ces rayons ? Qu’importe, l’essentiel est que je n’en souffre pas plus que cela et j’en suis fort aise. Les quatre séances manquantes se terminent donc et j’espère bien prendre congé à tout jamais de ces demoiselles qu’on nomme « les manipulatrices »… Mais que nenni…

-         Au revoir mesdemoiselles, et merci pour vos bons soins…

-         Oh, mais l’on va se revoir madame T.… Vous avez bien un scanner le 26 mai ? C’est pour un nouveau centrage n’est-ce-pas, on vous l’a bien spécifié ?

-         Un nouveau centrage rétorque-je, les yeux écarquillés, la surprise totale se lisant dans mes pauvres yeux fatigués…

-         Bien oui, vous devez rencontrer le 26 mai, le docteur qui vous expliquera… A bientôt madame T…

J’en tombe à la renverse… Qu’ont-elles voulu me faire comprendre ? Les soins ne sont-ils point terminés ? Vais-je encore avoir des séances de rayons ? Ces 25 séances et même plus n'ont-elles point apporté le résultat escompté ?

Je ne le saurai vraiment que ce 26 mai qui approche puisqu’il s’agit du mardi suivant et que nous sommes déjà vendredi. Là c’est Ch. qui m’accompagnera. Et en effet, le jour venu, nous nous rendons à nouveau au C.R.O.M et mon tour arrive de subir ce scanner attendu. Le docteur R. est présent qui me rétorque, lui pas du tout surpris du tout de ce qui va suivre, que j’aurai à nouveau, au minimum, huit séances supplémentaires voire peut-être quinze comme indiqué sur le document que me tend la manipulatrice blonde et bien portante, la même qu’il y a un peu plus d'un mois plus avant…, avec un nouveau carnet de rendez-vous pour mes nouveaux futurs soins ! Je commencerai le mardi 9 juin à 18 H 30, encore un horaire bien choisi. J’espère que les autres rendez-vous seront un peu moins tardifs dans la journée et je remarque, de plus, que l’on me passe, cette fois-ci sur « Oncor 2 » ! Autre machine, autres mesurages encore à venir… À chaque fois, une journée à rattraper car les calculs sont faits en avant-première des soins qui ne commenceront eux que le 10.

Me voici donc à nouveau repartie pour une série de rayons et je ne comprends pas vraiment ce qui m’arrive. Serait-ce que j’ai loupé quelque chose au passage ? Serait-ce que la première série n’a pas été suffisante pour annihiler mes cellules cancéreuses ? Que dois-je en conclure ? À ma question, la manipulatrice me répond gentiment :

-         C’est toujours ainsi… Nous faisons un complément pour être certains du résultat…

-         Ah bon ! réponds-je, comme dans un rêve…

Tu parles ! Que me cache-t-elle ? Se seraient-ils aperçus que le traitement n’était pas suffisant, ai-je encore de ces sales cellules qui ne demandent qu’à se développer… Pourquoi ne m’a-t-on pas ordonné de la chimio dans ces cas-là ?

Pourtant, il me semble me souvenir que C. ma cousine, m’a dit qu’elle n’avait eu, elle, qu’une seule série de 25 séances …. Et beaucoup parmi ceux que je côtoie chaque jour ici, n’ont eux aussi que ces 25 séances de radiothérapie et sont forts heureux lorsqu’elles se terminent ! Suis-je un cas particulier ?

Je me pose de nombreuses questions auxquelles, aucune réponse ne me parvient. En saurai-je plus dans quelques semaines ? Et ensuite, quand va-t-on me donner cette fameuse hormonothérapie ? Le cancérologue m’a dit que ce ne serait qu’une fois le traitement de radiothérapie terminé… Va-t-il encore se prolonger au-delà de ces huit ou quinze séances supplémentaires ? Je voudrai bien être plus vieille de quelques semaines. Vais-je quand même enfin vers la guérison ? Ce vilain crabe aurait-il décidé de montrer encore quelque peu ses pinces nauséabondes à l’intérieur de mon corps ?

J’en suis là et je me demande bien ce qui va s’ensuivre…

Mardi 9 juin, rendez-vous à dix-huit heures trente au C.R.O.M. d’O., comme d’habitude… Mais les soins ne commencent pas encore ce jour-là… Ce serait trop beau. Les manipulatrices me placent sous l’immense machine « Oncor 2 » et me badigeonnent la poitrine d’une croix rouge et d’une bleue par-dessus ; si fait que je me retrouve à nouveau avec une cible en plein milieu des deux seins.

Tirez-bien surtout mesdames !

Elles me posent un pansement plastique protecteur dessus afin que le beau croquis fait dans le but de me croquer toute crue, ne disparaisse point sous la douche…

-         Jeudi, nous vous tatouerons une nouvelle fois madame …. Et nous commencerons les soins.

Et voilà, c’est reparti… La machine d’accélérateur de particules, sous laquelle je vais désormais recevoir les soins, est impressionnante, plus que les deux autres. Elle parait neuve celle-ci et j’espère bien qu’elle ne me fera pas le coup de la panne comme ce fut le cas à plusieurs reprises sur les deux autres. Enfin espérons également que ces soins ne dureront pas éternellement… Par contre, les horaires que l’on me donne sont des plus rébarbatifs : 19 H 30 – 19 H 00… mais à cette heure-là, moi je suis en pleine cuisine pour mes petits monstres affamés… Ch. saura t’il se débrouiller avec eux ?

Je mets mes conditions pour les soins suivants, les deux à venir dans cette première semaine ont échappé à ma vigilance ; je demande à la manipulatrice, que je pense être la chef de service, de me donner des horaires plus raisonnables dans l’après-midi ! Elle me rétorque qu’elle va voir ce qu’elle pourra faire ! Nous verrons cela le vendredi à venir…

Me voici donc repartie pour au moins huit séances. Elles se passent assez bien, si ce n’est que les fameuses douleurs de brûlures commencent sérieusement à me chatouiller. J’ai le sein rouge comme une pivoine et il me brûle, par intermittence, sérieusement. Les manipulatrices m’ont conseillée une pommade mais j’en ai déjà une à la maison qui sera bien suffisante. Et de fait, une fois les séances terminées, l’onguent fait son effet salvateur. Ou serait-ce mon amie du Net qui a encore donné de toute sa vigueur psychologique pour m’en soulager ?

Je n’en sais rien mais, au moins, je souffre moins et ô miracle les séances ne dureront qu’effectivement huit jours et non quinze comme on me l’avait laissé entendre ! Ouf ! C’est terminé, je quitte enfin ce Centre pour n’y revenir que pour un contrôle médical d’ici deux mois. A priori je suis « guérie » ! Enfin je l’espère de tout mon cœur et tous mes proches avec moi.

Maintenant va commencer la fameuse hormonothérapie tant redoutée…

Deux mois plus tard, je retrouve donc mon oncologue, le Docteur R. qui me prescrit le fameux cachet qui devrait permettre de faire annihiler toute forme de récidive de mon cancer. Le premier mois de prise se passe très bien. Pas d’effets notoires bien que j’ai quelque peu des douleurs intempestives dans les bras… Je mets cela sur le compte de mes occupations qui ne sont pas toujours de tout repos. Pourtant, deux mois plus tard, je ne peux même plus lever les bras, j’ai mal partout, j’ai peine à tourner la tête comme si j’avais un torticolis et franchement, je me demande ce qui m’arrive ! Ce n’est, en fait, que cette saleté de médicament qui me donne ces douleurs ; je demande donc très vite un rendez-vous à mon oncologue ! Quelques jours plus tard, je suis à nouveau devant lui, lui expliquant les effets indésirables que je ressens à chaque prise tous les soirs…

Afin d’en être certain, il me suggère d’arrêter ce mdicament pendant six semaines ! Après, nous verrons si les douleurs disparaissent, c’est que c’était incontestablement cause de cette hormonothérapie. Il faudra donc me la changer.

Et de fait, pendant les semaines à venir, les douleurs, petit à petit, disparaissent comme elles étaient venues. Je retourne donc le voir les six semaines écoulées et il comprend qu’enfin ce n’est point de la mauvaise volonté de ma part mais bien de véritables douleurs qui m’empêchaient de faire quelques mouvements que ce soit sans crier de douleur. Il me change donc de molécule !

-         Vous n’aurez plus de douleurs mais, par contre, attention celui-ci fait grossir, il faut donc faire très attention à vos repas…

Je soupire ! Ah non moi qui ai réussi à perdre 22 kilos l’année passée, je ne vais pas les reprendre tout de même à cause de cette pilule !

Ben SI !

Peut-être pas tout, mais une bonne partie… Pourtant là, plus de douleurs ou si peu.

Entre temps, nous avons à nouveau déménagé, encore une fois, mais cette fois pour une maison bien à nous que nous avons achetée en Haute-Normandie dans un joli village pittoresque, une petite ville pour laquelle nous avons eu le coup de foudre. Mais, nous sommes désormais, à soixante kilomètres de notre ancien point d’attache et à plus de cent d’O., où mon oncologue se situe et j’ai rendez-vous avec lui très prochainement pour contrôle. Me permettra-t-il de consulter l’un de ses confrères de Normandie ? Je l’espère bien car faire autant de kilomètres, même si ce ne sont que tous les six mois, c’est quand même un sacré parcours pour un quart d’heure passé dans son cabinet.

Et de fait, de lui-même, lui ayant appris notre déménagement, il me conseille de ne plus venir à O., mais de voir sur E. si je trouve l’ange gardien qui saura prendre soin de moi. Il me soumet même plusieurs noms de médecins-oncologues et me suggère de le ou les contacter dès que possible. Et miracle, je trouve le docteur B. qui accepte de me suivre et j’ai même rendez-vous avec lui d’ici quelques mois… Et oui les rendez-vous sont à prendre avec beaucoup de recul. Entre temps, il m’a fallu repasser mammographie et échographie à l’hôpital général d’E., pour contrôler si tout va pour le mieux…

La séance fut épique !

Image d'une cabine de Radiothérapie (Internet)

à suivre

(N'hésitez pas à laisser des commentaires sous les épisodes - Merci)

Radiotherapie-1

 

2 janvier 2017

SUITE DU 3ème chapitre

 LE PROTOCOLE DE SOINS - RADIOTHERAPIE DE CHOC

Personne ne peut se douter de mes angoisses, de mes questions existentielles ! Vais-je vivre ou mourir, que me réserve cet avenir si proche et si lointain en même temps ? Est-ce que ce cancer se trouve complètement annihilé ou bien reste-t-il des métastases intempestives et infiltrant mes cellules saines ? Les ganglions étaient sains mais, malgré cela, qu’en est-il du reste ? Je me pose tant de questions que j’en ai le tournis. Dans la journée cela peut aller mais, dès que je suis dans mon lit, que je tente de m’endormir, le doute m’assaille. J’angoisse terriblement et à qui me confier ? Je n’ai que ma cousine C. qui peut comprendre mon problème mais elle est à 900 kilomètres et par le Net comment s’exprimer autrement que par des banalités…

On a beau me dire et me répéter qu’une femme sur trois s’est déjà trouvée ou se trouve actuellement dans mon cas, qu’est-ce que cela peut bien me faire ? Pour le moment, égoïstement, il s’agit de mon cas et uniquement du mien, les autres je m’en fiche totalement… Mais oui elles ont guéri, donc je devrai guérir aussi et patati et patata… ok !

Lâchez moi la grappe s’il vous plait, mon cas c’est mon cas et aucun cancer n’est le même et aucune femme ne réagit de la même manière devant l’Eternel. Par moment, ma peur est si intense que j’en ai des bouffées de délire, enfin il me le semble car, parfois, Ch. me regarde d’une manière bizarre après avoir émis, sans que je ne m’en rende compte, une phrase, un mot, une idée… Qu’ai-je dit de si incongru ?

-         Tu vas bien ? Par moment tu me fais peur !

-         Ah bon….

Est-ce que mon cerveau est atteint ? C’est grave docteur ? Suis-je en train de devenir maboule ou bien ai-je toute ma tête ? Je ne le sais trop mais cette attente me ronge et je n’ai qu’une hâte : être au rendez-vous ce vendredi à venir pour savoir à quelle sauce je vais être marinée…

-         Bonjour madame asseyez-vous, bonjour cher monsieur …

-         Alors docteur, où en est-on ?

-         Bon cela se présente assez bien – je retiens le « assez bien » pas de catastrophe mais, le « assez » est de trop… -  il reprend : On vous a enlevé la tumeur et les ganglions étaient sains, c’est une bonne chose et donc, pas de chimio !

Rêve-je  ou bien a-t-il dit « pas de chimio » ? Cela fait un drôle de tour dans mon crâne cette phrase et j’en sauterai presque de joie ! Pas de chimio, pas de chimio….

-         Non vous n’aurez que vingt-cinq séances de radiothérapie et je vais vous envoyer à O. chez le docteur R. qui vous suivra désormais ! C’est un oncologue et vous serez entre de bonnes mains… L’analyse de la tumeur n’a pas révélé de catastrophe éminente, vous êtes en phase « 2 » mais cela reste correct…  - Je ne sais pas ce qu’est la phase « 2 » mais s’il dit que tout va bien, alors je veux bien le croire… C’est lui qui vous prescrira également l’Hormonothérapie, à l’issue des rayons et que vous devrez prendre pendant cinq ans avec un suivi régulier tous les six mois au début, puis tous les ans pendant ces cinq années de traitement…

Bon je ne suis pas encore sortie de l’auberge dirait-on !

L’hormonothérapie, je le sais, il m’en avait déjà avertie mais je suis comblée de n’avoir pas à subir cette chimio invasive que tout malade du cancer redoute tant ! Donc pas de chute de cheveux, pas d’effets secondaires méchants et, pour la radiothérapie, je sais que c’est indolore et que seules quelques brulures peuvent survenir mais que cela se soigne très bien. C. a eu également ce genre de traitement et s’en est bien tirée. Pourquoi pas moi. Il me confie donc le numéro du Centre de Radiothérapie Oncologie et Cancérologie d’O., où je dois prendre rendez-vous rapidement mais, entre-temps, il me prescrit une ostéodensymétrie afin de voir si mes os sont suffisamment résistants car la radiothérapie a tendance à les brutaliser.

J’ai déjà eu, il y a trois ans, cet examen et je sais comment il se passe. Je dois prendre rendez-vous à M.L.J. pour le faire. Bien, me voilà lancée sur le chemin de l’amélioration de mon état ne dirait-on point ? Ch. aussi a accueilli avec soulagement le fait que je n’ai pas à subir cette méchante chimio… Il faudra, cependant, que j’aille tous les jours et ce pendant cinq longues semaines me faire traiter par ces rayons… Je les commencerai fin mars, ce qui m’emmènera quasiment fin avril début mai… Pourvu que tout soit fini pour le 8 mai je n’en demande pas plus car, ce 8 mai nous partons en Alsace et il n’est absolument pas question que je loupe ce rendez-vous avec ma région quasi natale…

Je rassure, au passage, par téléphone, ma sœur qui, en ce début de mai, va fêter son 50ème anniversaire de mariage auquel nous sommes invités à participer. Elle avait tellement peur que je sois sous traitement chimio et ne puisse venir, qu’elle en saute de joie au bout du fil… Cela fait plaisir à entendre

En fait de commencer fin mars, ce ne fut, que courant avril que les choses se précisèrent… J’allais entrer dans ce que l’on nomme le « protocole de soins ». À nouveau le tourbillon de rendez-vous commençait. Tout d’abord, rendez-vous avec ce fameux docteur cancérologue radiothérapeute qui sera à même de me suivre au moins pendant les cinq années à venir, et surtout m’octroyer l’hormonothérapie qui suivra la radiothérapie, comme si cela était une récompense. Je prends donc rendez-vous au C.R.O.M d’O., seul endroit susceptible de me suivre dans notre région et j’obtiens ce sésame assez rapidement.

Ce médecin J.Ch; R. fait figure d’un homme très courtois, un peu trop peut-être car, derrière cette façade un tantinet obséquieuse, se cache un redoutable homme de sciences qui, de suite, me met à l’aise et m’explique tout ce qui va se passer. Je ne reviendrai pas sur les détails techniques de la maladie car les termes sont par trop compliqués pour bien les assimiler. Je verrai donc au fur et à mesure. Toujours est-il qu’il me refixe un rendez-vous pour « centrage » sous scanner dans les jours à venir. À savoir que l’on va faire de savants calculs sur ma poitrine pour déterminer le, ou les endroits, à irradier et tuer ainsi les vilaines cellules malades, sans toucher les saines, bien entendu. Ben tiens !

Le jour « J » arrive et nous nous rendons donc à nouveau au C.R.O.Mpour ce fameux « centrage ». Je suis accueillie avec bienveillance par une manipulatrice sympathique toute en rondeur et blondeur. Elle me fait m’allonger sur une espèce de table basse en fer recouverte d’un unique papier protecteur blanc, me colle un petit oreiller sous la tête et, afin de me faciliter la position, glisse sous mes genoux une cale protectrice qui me permet de les maintenir à mi-hauteur. Elle me positionne sur la poitrine divers petits repères puis, à la suite du scanner qui se déroule le mieux du monde en présence du cancérologue bien sûr, elle me flanque, en plein milieu des seins, une énorme croix à l’encre rouge que je suis sensée conserver jusqu’aux premiers rayons qui se feront sous une huitaine de jours… Puis la séance étant finie, je me rhabille, regagne la salle d’attente où Ch. ronge son frein et voilà c’est déjà fini. Mais il s’est quand même déroulé plus d’une heure depuis que je suis entrée dans la salle d’examens…

Elle me remet cependant une carte pré-remplie qui me servira de calendrier pour le future traitement ainsi qu’un document pour le taxi qui m’amènera chaque jour de soins depuis H. jusqu’à O. Et ainsi va… guérison au bout !

Huit à dix jours plus tard, je fais connaissance de mon chauffeur de taxi car je l’ai recruté entre-temps et comme, nous avons déménagé le 27 mars de J. pour ce village d’H., c’est là qu’il viendra me cueillir pour la première fois ! Il est sympa et reconnait, à travers mon patronyme, celui de Ch. « le photographe de M. » qui a fait son mariage quelques trente-cinq ans plus tôt – mais depuis il a divorcé - … et voilà, à nouveau, l’un de ceux qui furent autrefois les clients de mon homme. Nous bavardons de choses et d’autres et enfin nous arrivons à O. pour ma toute première séance.

En fait, ce ne sera point encore ce jour-là que je recevrai ma première dose de rayons.

Non point… C’eut été trop simple… En effet, en ce premier jour on prend encore des mesures… Eh oui encore une fois, comme si l’énorme signe rouge que j’arbore fièrement au centre de ma poitrine ne suffisait pas pour cibler la dose du rayon vert qui se balade au-dessus de ma tête sans que je sache d’où il émerge. Tout ce que je vois, c’est que l’on me fait me coucher sur une nouvelle table de fer dont les aspérités me rentrent dans le dos et que je suis mise dans exactement la même position que sous le scanner.

-         On vous fait une radio aujourd’hui madame…, les soins ne commenceront que demain ! Il vous faudra toujours avoir cette position sur la table car les mesures que nous prenons, aujourd’hui, resteront les mêmes pour toute la série du traitement. Donc ne bougez sous aucun prétexte, tourner la tête vers la gauche, bien vos bras en arrière sur les accoudoirs et nous allons commencer. C’est parti !

Qu’est-ce qui est parti ?

La manipulatrice et sa collègue, me zieutent toutes deux comme si j’étais une bête curieuse, la plus jeune suit tous les mouvements de sa compagne, sans doute apprend-elle le métier... L’appareil au-dessus de moi me sonde toute la poitrine et je n’en mène pas large car elles m’ont dit qu’elles allaient me tatouer ! Si je me souviens bien le tatouage cela fait assez mal… Vais-je avoir une marque indélébile de ce qui sera désormais le repère sur lequel elles se baseront pour les soins ?

Ben oui ! Mais bon, mes craintes s’évanouissent très vite, le petit point de tatouage que l’une d’elles me fait, avec une toute petite aiguille imbibée d’encre et ce après la radio prise, ne fait pas plus mal qu’une petite piqûre d’insecte… et même moins ! Désormais je porte, irrémédiablement, la marque indélébile, et à tout jamais, de ce traitement contre mon cancer. Voilà, c’est déjà terminé. À peine dix minutes se sont-elles écoulées depuis mon entrée en cabine et mon passage dans la salle de « Primus » où je recevrai dorénavant mes soins tous les jours. Rendez-vous est pris pour le lendemain mais lorsque je constate les horaires que l’on m’a appliqués, à mon insu,  je suis effarée, il est indiqué pour demain et après-demain :

19 H 30 !

Bien obligée d’obtempérer car, j’apprends, incidemment, qu’en ce moment elles changent de logiciel et bientôt de machine et qu’elles sont dans l’obligation de répartir les soins de 7 heures du matin à 22 heures le soir… Je suis donc dans un créneau, certes tard, mais mieux tout de même que 22 heures… qu’elles réservent à des patients habitant tout près de là. J’ai quand même 25 kilomètres de transport pour venir à O. et elles en ont tenu compte. Bref il n’y a plus qu’à se laisser soigner. J’en avertis bien sûr mon chauffeur et je dois – de plus – appeler son « chef » pour le mettre au courant de mon calendrier afin qu’il puisse répartir ses courses en fonction. Ce que je fais dans le taxi sur la route du retour et tout se passe bien.

Et voilà, c’est parti pour au minimum 25 séances qui se répartiront sur 5 semaines depuis la mi-avril jusqu’à environ début mai. Si j’ai bien calculé, je devrais avoir terminé celles-ci juste avant notre départ pour l’Alsace le 8 mai… un vendredi férié et veille de l’assemblée générale que j’ai organisé pour notre association familiale car, je n’ai arrêté aucune de mes occupations et pas même la rédaction des « Mémoires de Ninon de Lenclos » que j’ai présenté à mon éditeur et qu’il a accepté de publier. J’ai d’ailleurs signé le contrat d’édition, il y a quelques jours à peine ; le livre devrait sortir fin mai pour que je puisse le présenter le week-end du 6 juin à V. J’ai d’ailleurs obtenu la Préface du conservateur lui-même, monsieur L. et quelle préface : une merveille ! En outre, du 14 au 18 mai, ce sera la nouba chez ma sœur et mon beau-frère pour leurs noces d’or. Je ne peux manquer cela sous aucun prétexte.

C’était cependant sans compter les jours fériés de ce sacro-saint mois d’avril et mai à venir : Lundi de Pâques, premier mai, huit mai, lundi de Pentecôte etc… sans compter l’Ascension…. Toutes ces journées de fêtes religieuses sont à récupérer au C.R.O.M. pour la totalité de mes jours de soins. Ce seront donc des journées qui se rajouteront à la fin – enfin de ce je crois être la fin – du traitement.

Les jours passent donc, inexorablement, entre soins, ménage, lavage pour six, repassage pour six, cuisine pour six, et ceci tous les jours que Dieu fait. Enfin le 8 mai arrive mais, je ne suis pas encore au bout de mes soins, il m’en restera quatre ou plus à terminer au retour de notre séjour Alsacien… La barbe !

Lorsque nous arrivons en Alsace, notre première visite est pour ma sœur qui attend de me voir de visu avec impatience se demandant bien quelle mine je traîne, et bien la voilà rassurée il parait que j’ai bonne tête… Alors que j’accuse la fatigue du voyage bien sûr mais aussi du traitement de choc que je viens de subir pendant un peu plus d’un mois. On me traite cependant avec déférence, comme une grande malade que je suis, aux petits soins ne dirait-on point la frangine ? Je lui montre ma cicatrice et elle n’en revient pas de la longueur de celle-ci mais elle la trouve clean et en bonne voie. Elle a raison, ma cicatrice bien qu’un peu rougie par les rayons commence à bien se résorber ainsi que celle de l’enlèvement des ganglions axillaires.

à suivre ...

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31 décembre 2016

SUITE DE CANCERBOOK 3ème chapitre

eLE JOUR "J"

Il y a trois jours de cela j’ai failli être opérée de ce vilain cancer, aussi après cet intermède à É., malgré tout assez stressant, je dois dire que je suis quand même un peu K.O. Je suis heureuse que N. mon fils ait pris les choses en main pour ce dimanche ou nous serons réunis pour fêter l’anniversaire de mon époux, car je n’en aurai pas eu la force.

Tout se passe le mieux du monde, Ch. est heureux de m’avoir récupérée et son anniversaire a été fêté dignement. Demain, les réjouissances sont terminées, je dois reprendre contact avec le docteur R. pour refixer un rendez-vous…, et cette fois le vrai. Au fil, il est satisfait que je n’ai point eu de stent qui aurait obligé à retarder l’opération encore une fois de plusieurs semaines. Ouf !

Il me donne donc nouveau rendez-vous pour que nous puissions à nouveau envisager le jour « J » et faire en sorte que, cette fois tout se passe au mieux. Ce jour sera donc le 3 février, un mardi. Je devrai être à l’hôpital, le matin même de l’intervention, à sept heures pile afin qu’ait lieu ma préparation. Mais auparavant, la veille même de l’opération, je dois encore subir un nouvel examen et ce à St. G. en. L., à l’hôpital général service Scintigraphie. Cet examen n’a rien de douloureux car c’est une sorte de radiographie améliorée mais ce qui me semble le plus gênant c’est ce produit que l’on doit m’injecter dans le sein pour qu’il se répande correctement afin que les images puissent révéler les ganglions axillaires qui seront à retirer. L’examen dure toute la demi-journée. Dans un premier temps l’injection par un médecin spécialisé du produit nucléaire devant servir à la scintigraphie. Trois heures à attendre entre l’injection et l’examen lui-même… Nous avons le temps d’aller déjeuner en ville, ce que nous faisons et passons même un excellent moment devant une tartine grillée sur laquelle se trouvent divers ingrédients tous appétissants. Nous sommes bien tombés. Le resto est sympa et me fait quelque peu oublier que je dois retourner dans cet hôpital pour les suites de l’examen.

Enfin nous y arrivons. Je n’attendrais que peu dans la salle d’attente, on vient me quérir, c’est le moment de vérité. Verra-t-on mes petites glandes malades ou non ou mon chirurgien devra t’il s’en passer ?

La scintigraphie qui dure une petite heure révèle, enfin, au moins trois ganglions bien visibles et que le chirurgien pourra retrouver facilement grâce à cette scintigraphie en mon intérieur. C’est beau le progrès ! Enfin, je suis parée pour l’opération. Je me couche assez sereine mais je ne suis pas certaine que Ch. le soit autant…

Le jour dit, lever aux aurores, nous filons Ch. et moi à l’hôpital. Dans les rues, il fait encore nuit, pas un chat, nous y arrivons en à peine dix minutes. L’hôpital est désert en ce petit matin, seul, un homme déambule dans le hall, un autre fume dehors une cigarette. Ils n’ont pas l’air bien malade, mais qui sait ! Aucune secrétaire, aucune hôtesse ni au rez-de-chaussée, ni au deuxième étage où m’a été fixé le rendez-vous en service Chirurgie « A ». Nous déambulons à notre tour dans le couloir désert. Tout dort encore… J’ai l’impression d’entrer dans un film d’épouvante m’attendant à voir sortir un de ces médecins fous avec, à la main, un bistouri pour nous impressionner… Mais, rien de tout cela ; nous arrivons bientôt devant le secrétariat où nous découvrons un certain nombre de personnels occupés à refaire le monde ou plutôt à boire leur café du matin. Equipe de nuit ? Equipe de jour ? Sans doute un peu des deux qui se passent les informations de la nuit.

Une infirmière, frappant discrètement à la porte, me conduit juste en face. Nous pénétrons dans une chambre à deux lits dont l’un est occupé par une jeune femme ayant bien du mal à dormir avec le bruit, pourtant étouffé, que nous faisons. Qu’y pouvons-nous ? L’infirmière m’explique que, le lit près de la porte, donc le P, sera le mien, je m’en serai doutée étant donné que l’autre lit est occupé... Très bien, il a l’air confortable. Elle me somme de me déshabiller et d’aller prendre une douche en me fournissant une camisole ainsi qu’un savon aseptisant spécial ! J’ai déjà pris une douche à la maison mais qu’importe, il me faut obéir. Ce que je fais, tout en essayant de faire le moindre bruit possible mais difficile quand il n’y a qu’un mètre carré pour se remuer...

Ch. est reparti en m’ayant aidée, auparavant, à ranger mes affaires dans le petit placard qui m’est affecté au fond de la chambre. La jeune femme me demande « de la laisser dormir »

Mais bien volontiers madame, qu’y puis-je que l’on m’ait mise dans « votre » chambre… Un énorme arceau est placé au-dessus de ses pieds et je me demande où suis-je tombée ? Suis-je en chirurgie orthopédique ou en chirurgie obstétricienne ? Nous verrons plus tard, pour l’heure j’exécute, ce que m’a demandé de faire la demoiselle en blanc, tout en essayant de faire le moindre bruit possible… Pas simple, la cloison de la salle de bains est tellement mince que la pauvre malade à côté doit se demander si je ne le fais pas exprès… ? Eh non m’dame, j’fais ce que je peux…

Nous verrons plus tard que nous sommes devenues les meilleures copines … Un paravent sépare nos deux lits et, petit à petit, l’heure avançant, elle aussi est prise en main par deux autres infirmières qui lui font ingurgiter un liquide peu ragoûtant ce qui, malheureusement, l’oblige à des nausées qui, pour ma part, me met également le cœur au bord des lèvres… Vais-je vomir moi aussi rien que de l’entendre ? Mais non je tiens le coup ! D’ailleurs ai-je le temps de m’appesantir sur son sort et le mien ?… Certes non, un infirmier vient m’avertir que l’on va venir me chercher sous peu pour me descendre en salle d’opérations et que donc je dois me tenir prête. Je brille comme un sou neuf, je suis entrée dans la camisole estampillée « Centre Hospitalier Intercommunal M. & Les M. » à petites fleurs bleues ; l’on m’a glissée sur le crâne une charlotte bleue également, - je dois être chouette -  un petit bracelet plastique autour du poignet où toutes mes coordonnées sont présentes – on ne sait jamais des fois qu’on me perdrait – et dix minutes à peine se passent que voici venir mon chevalier servant qui s’empare de mon lit, moi dedans, et m’emmène manu-militari au travers du dédale des couloirs pour me descendre au sous-sol où se déroulent les réjouissances…

-         Au revoir, à tout à l’heure, ai-je le temps de glisser à ma voisine qui me fait un petit coucou d’adieu

Ça y est, c’est parti, c’est à mon tour, c’est le jour « J », je vais passer entre les mains expertes du docteur R. qui va me retirer cette sale bête me rongeant le sein droit. Il fait un froid de gueux dans ce sous-sol, cela me rappelle E.

Je reste un petit moment devant une porte où m’a placée le brancardier qui a rigolé tout le long du parcours – on voit bien que ce n’est pas lui qui va passer sous le bistouri- puis enfin, il me conduit à nouveau dans une grande salle où là, je découvre plusieurs portes Bloc N°1 – Bloc N°2 et cetera, jusqu’au n°4 où il me fige à nouveau en me glissant dans un recoin en attendant mon tour. C’est comme à confesse me dis-je car, de plus, un rideau se trouve devant moi comme si j’étais dans le confessionnal, à l’église… Puis, quelques minutes se passent où j’entends tout un tas de bruits insolites et enfin deux grandes demoiselles se pointent devant mon lit en se présentant chacune leur tour. Dire que je me souviens de leur prénom serait mentir car je suis déjà à moitié dans le brouillard tellement je suis frigorifiée – est-ce cela la nouvelle prémédication, on vous fait geler pour mieux vous endormir ?

Elles m’expliquent qu’elles seront mes anesthésistes et qu’elles vont me poser un cathéter pour pouvoir m’endormir… Je veux bien moi. J’espère qu’elles n’auront pas de souci à trouver ma veine car c’est toujours le même poème. Et de fait, elle a plutôt du mal mais y parvient malgré tout et je salue sa grande dextérité… Quant à l’autre, elle farfouille à qui mieux mieux dans mon dossier médical et me pose en même temps tout un tas de questions… Est-ce que je lui en pose moi ? Bref, je réponds, magnanime, sachant bien que c’est pour mon bien mais, ô malheur, il manque dans mon dossier mon groupe sanguin. Ma carte est restée sur ma table de nuit, là-haut au deuxième étage. Qu’à cela ne tienne, elle y envoie aussitôt une infirmière la récupérer après que je lui ai expliqué l’endroit où elle se trouve… En attendant, toujours aussi réfrigérée, elles m’ont faite pénétrer dans la salle d’opération. Ça y est, il n’y a plus à reculer, mon sort est entre leurs mains et en surtout en celles du chirurgien.

-         J’ai froid – finis-je par murmurer car je sens que je me glace petit à petit et j’en tremble comme une feuille bousculée par le vent.

-         Ne vous inquiétez pas on va vous mettre la couverture chauffante…

De fait, celle-ci soudain s’actionne et je retrouve enfin une sensation de chaud ! Il était temps j’allais être transformée en iceberg…

Le chirurgien, qui vient d’entrer, se penche sur moi, me demande comment je vais….J’ai peine à le reconnaître car il est bardé des pieds à la tête de blanc, de bleu, d’un masque et d’une charlotte lui aussi.  Il demande à ce que l’on me badigeonne, non pas avec de la Bétadine, dont je suis allergique mais une sorte de Daquin – ce qui est immédiatement fait – puis, il me fait des marques au crayon feutre sur le sein et me dit qu’il va commencer… Et attendez docteur, je suis consciente encore moi… Que font-elles mes deux anesthésistes  eh... les filles au boulot ?

Enfin, elles me placent sur le visage un masque à oxygène tout en me disant qu’elles vont m’endormir… À peine ai-je le temps de m’en rendre compte et de répondre, que la terre bascule et que j’oublie tout ce qui n’est pas Morphée !

-         J’ai mal… Hou, que j’ai mal…. J’ai mal… ne cesse de répéter une voix qui semble parvenir d’outre-tombe… Je ne sais pas qui se plaint ainsi mais, franchement, un peu de discrétion s’il vous plait !.... Et la voix répète encore : « j’ai mal, mal,…. Houlà là….

-         Je vais vous faire une injection de morphine répond à la voix un monsieur tout noir penché sur moi – il est rigolo avec un bandeau sur le crâne et son langage a une résonnance créole nonchalante, décontractée, qui met en confiance…

Puis, je me rends compte, enfin, que c’est moi qui geins depuis tout à l’heure, alors que j’émerge tout doucement des vapeurs de l’anesthésie. Il est vrai que j’ai mal. Cela me brûle au niveau du sein mais, petit à petit, la douleur s’éloigne et je réussis même à reprendre à peu près vie. Pourtant l’infirmier semble inquiet… Qu’est-ce qui ne tourne pas rond ?

-         Vous êtes super blanche madame. Vous vous sentez bien ? Ce n’est pas normal d’être aussi pâle – vous êtes diaphane et presque bleue !

Mais, c’est qu’il me ferait peur cet âne créole bâté ! Bleue moi ? Pâle oui, ça je le suis très souvent et je le lui avoue comme si c’était un crime ou une faute. Pardonnez-moi m’sieur, j’suis la pâleur incarnée…

Il trifouille dans des tuyaux suspendus au-dessus de ma tête et y introduit encore une injection de je ne sais quoi qui, peut-être, va me redonner des couleurs qui sait ! Il a l’air si inquiet…

-         Quelle heure est-il, demande-je bêtement alors que je vois une pendule sur l’un des murs de la salle qui semble me narguer et marquer une certaine heure que je n’arrive pas à stabiliser ?

-         Plus de midi madame…

-         Déjà, mais cela fait combien de temps que je suis là ?

-         Plus de trois heures madame… Mais l’opération s’est bien passée soyez rassurée. Le chirurgien a tout enlevé et vous a aussi retiré trois ganglions axillaires mais ils étaient sains… Donc pas trop de bobo…

-         Ouf ! merci monsieur… Combien de temps vais-je rester ici en salle de réveil ?

-         Encore une bonne petite demi-heure et après on vous remontera dans votre chambre.

J’ai l’impression d’avoir déjà entendu ça, il n’y a pas si longtemps que cela… Mais j’ai dû rêver… La demi-heure se passe – enfin je crois –, en fait ce sera une bonne heure, je me suis réchauffée depuis tout à l’heure car je sens que la couverture chauffante est encore sur moi qui suis complètement à poil là-dessous. Ah non, pas tout-à-fait, on m’a remise la camisole que l’on m’avait soustraite avant d’entrer en salle d’opération.

Enfin, un brancardier vient me rechercher ! Chouette, l’on va me remonter dans la chambre où Ch. doit faire les 400 pas en s’impatientant… et surtout en s’inquiétant… Enfin, après encore un dédale de couloirs, d’ascenseurs, à nouveau de couloirs, me voici à l’étage et qui vois-je m’attendant, déambulant dans ce dernier : Ch. qui semble soulagé de me voir enfin revenir… Il sourit ! J’essaye d’en faire tout autant malgré le mal qui recommence à me chatouiller.

Mon lit reprend sa place dans la chambre et moi dedans. Je me sens lasse et comme si je venais de prendre un camion sur la tête mais je n’ai plus aussi mal, c’est supportable. Je tâtonne mon sein et me rends compte que j’ai un énorme pansement dessus. Pas touche ! J’espère que la cicatrice n’est pas trop grande…  Ch. me demande comment je vais … Pour le moment, je vais…

Il est déjà presque quatorze heures, depuis ce matin neuf heures que l’on m’a descendue au bloc, j’ai l’impression d’avoir occulté une grande partie de la journée… J’ai envie de m’assoupir et ne suis pas de la meilleure compagnie qui soit… Aussi, après être resté un petit moment à mes côtés, je le libère en lui disant que je vais dormir, qu’il peut donc partir s’il a des choses importantes à terminer et que lorsqu’il reviendra dans la fin d’après-midi, je serai en meilleure forme – enfin je l’espère. Il ne se fait pas prier… et m’annonce que N. passera aussi me voir ce soir. Super !

-         À tout à l’heure…

Entre temps une assistante sociale vient me voir pour extirper de ma bouche quelques informations sur mon état d'esprit... Je sais que l'on vient de me retirer la petite boule qui dévorait mon sein mais je n'ai pas le moral à 10/10... ce serait plutôt 5/10 et encore... Je le lui confie en quelques mots car le sommeil me tenaille et voyant que je ne demande qu'à avoir un peu de repos elle repart comme elle était venue, sans un mot de plus!

À peine viens-je de m’assoupir...

Al. ma voisine m’ayant fait un compte-rendu circonstancié de sa matinée, quelqu'un frappe à la porte de la chambre et une dame, assez imposante, portant une croix énorme en bois autour du cou, pénètre dans la pièce… Ma dernière heure est-elle venue ? Vient-elle me donner les derniers sacrements ? Pourtant je ne me sens pas si mal, à part cette envie irrésistible de dormir et le désir suprême que l’on me fiche la paix… Mais elle se présente à moi et même me serre la main ; ma voisine ne pipe mot, trop contente qu’on ne s’adresse pas à elle…. Et pourquoi donc d’ailleurs ?

-         Je suis l’Aumônière de l’hôpital et je passe bavarder avec les personnes seules ou qui ont besoin de se confier….comme me l'a dit l'assistante sociale....

Je la connais de vue, elle me dit quelque chose, mais quoi ? Sans doute déjà rencontrée dans M., depuis plus de quarante ans que nous sommes dans le coin, rien d’étonnant à cela… Ai-je besoin de sa visite… Je lui signifie que je viens d’être opérée le matin même et que j’ai besoin de me reposer mais rien n’y fait, elle s’incruste… Elle me reconnait, elle aussi, et me dit qu’elle y est déjà passée elle aussi et même m’énumère toutes les maladies qu’elle a eues, son veuvage, son engagement désormais pour les autres, et n’en finit pas de me débiter son baratin ! Je n’ose pas lui avouer qu’elle m’énerve et que je voudrai me reposer. Si elle ne le comprend pas d’elle-même, c’est qu’elle est vraiment bouchée. Pourtant rien n’y fait ! Je dois me résoudre à la supporter. Finalement elle m’a coupé le sommeil….

Ma voisine, quant à elle, continue de regarder son émission préférée à la télé sans se soucier du « drame » qui se passe à côté d’elle ! Ne pourrait-elle pas me prendre un peu en pitié et attirer vers elle la bonne parole de l’Aumônière ? Pensez-vous… Je suis seule à me débattre pour tenter de faire bonne figure à l’incruste qui va rester ainsi plus d’une heure à me parler de tout et de rien, sur son défunt mari, sur ses enfants, sur la vie, sur ses maladies, sur ci, sur ça, j’en passe et en voilà, prends tout et ne discute pas… Au bout du compte, je suis saoulée par ce moulin à paroles ! Eh bien si je m’attendais à cela…

Ne pourraient-ils pas, à l’accueil, filtrer les allées et venues de cette « visiteuse » et les lui faire réserver qu’aux seules personnes qui en ont véritablement besoin ? Pourquoi l’ont-elles laissée pénétrer dans cette chambre alors que je viens à peine de remonter du bloc ? Je me le demande bien ! Sans doute un cursus social quelconque pour éviter que l'on s'endorme sur un cauchemar au vu de la terreur qu'inspire le mot "cancer".

Enfin au bout de presque deux heures, elle nous quitte enfin et moi, hypocrite, qui la remercie de sa conversation et lui souhaite le bon soir… Enfin, vais-je enfin pouvoir sommeiller tranquille ? Oui une petite demi-heure puis Ch. revient, ignorant tout de mon après-midi d’enfer et m’apportant un bon petit yaourt pour me remonter le moral. Je n’ai pas encore mangé depuis mon retour du bloc et je commence à ressentir un peu la faim.

Puis c’est au tour du chirurgien de venir me « visiter » pour se rendre compte de son travail et de l’aspect de la cicatrice qu’il m’a obligeamment tracée au travers de mon sein droit. Il semble content de son travail et me demande si je veux rentrer chez moi dès ce soir… Il en a de bonnes lui ! Je ne me suis pas encore levée, je sens que je navigue entre deux eaux, j’ai mal au cœur et je ne me sens pas d’attaque à faire la cuisine ce soir à mon homme ; franchement ne peut-on point me donner un peu de sursis que je me sente enfin « malade »… ? Je lui réponds, comme si je n’avais pas entendu et je lui demande, quelque peu abrutie :

-         Je sors quand docteur ?

-         Demain mon petit, demain…

Voilà donc qui est résolu ! Ouf…, mais tout de même, je pense, en mon for intérieur que c’est bien tôt, à peine deux jours d’hospitalisation près de 3 heures de billard, un réveil plus que difficile, une fatigue énorme, vais-je être assez d’aplomb pour affronter la vie de tous les jours dès mon retour demain soir ? Je ne me pose plus la question mais je n’en pense pas moins.

J’annonce la « bonne » nouvelle à Ch. qui s’en réjouit… Ben tiens ! Pas de cuisine à faire demain soir, elle sera fidèle au poste… Eh oui, comme toujours. J’ai aussi une très bonne visite ce soir-là : mon fiston, cela fait rudement plaisir… Pas drôle pour lui de voir sa mouman dans ces conditions mais il fait assez drôle figure…serait-il prêt à tomber dans les pommes : « Eh reste avec nous, … ne va pas tomber dans les pommes à cause des odeurs d’hosto s’pas » ! C’est moi la malade après tout. Mais non, tout va bien, sans doute l’émotion de voir sa petite maman avec des tuyaux dans le nez et un goute à goute pour me redonner des forces.

La nuit se passe assez normalement. Cette fois, je peux dormir tout mon saoul mais je suis éveillée assez tôt par le service de nuit pour tout un tas de contrôle sur ma petite personne, oxygène que je n’ai pas quittée depuis ma remontée du bloc, pansement, piqûre, j’en passe et des meilleures et il va falloir attendre trois bonnes heures avant le petit déjeuner, mais on me retire le goute à goute, chouette plus de fil à la patte ! Ma voisine est également éveillée et souffre quelque peu de ses pieds, normal c’est là où elle fut opérée… Nous nous rendormons  malgré le bruit incessant du couloir et flottons entre deux eaux tout en bavardant à bâtons rompus de tout et de rien. Finalement elle est bien sympathique cette petite Al. Elle aussi sort aujourd’hui vers 16 heures et moi après ma piqûre du soir vers 18 heures… L’infirmier de service est venu nous l’apprendre… Merci jeune homme !

La journée ne se passe pas si mal ; point de « visites » intempestives ce jour-là, à part Ch. qui vient quand il peut et qui reviendra me chercher cet après-midi comme prévu… C’est la vie d’un hôpital qui se déroule sous nos yeux avec ses bons et mauvais moments. Les lits sont devenus chers aujourd’hui et il faut les amortir avec un plus grand nombre de malades ; voilà donc le pourquoi de cette « mise à la porte » rapide de ceux qui, n’étant pas à l’article de la mort, peuvent regagner leurs pénates…

Mais bon, c’est bien aussi de regagner son chez-soi… La nourriture laisse quand même à désirer ici, même si je ne suis pas en grande forme, je fais bonne figure et quitte la chambre aseptisée deux heures environ après Alice qui, elle aussi, a regagné son F. habituel. Voilà c’est fini, mais est-ce que la vilaine bête a bien été extraite entièrement ? Mystère… De toutes façons je vais avoir droit à un traitement de choc mais lequel ? C’est encore dans le flou. Le chirurgien, là-dessus, est resté évasif… Chimiothérapie ou Radiothérapie, qui serait le moindre mal et le moins invasif ? Dieu seul le sait encore et je n’ai pas très bon moral à ce sujet, mais il faut faire face et surtout ne rien laisser paraitre. Inutile d’alerter tout mon entourage. J’ai hâte d’être dans une huitaine où le verdict sera délivré.

Je rentre donc au bercail et reprends mes occupations habituelles comme si de rien n’était, me réservant cependant, quelques plages de repos l’après-midi devant la télévision ou en faisant des mots croisés. Je me sens très fatiguée, rompue, malgré tout et je prépare activement notre déménagement, et oui nous quittons notre home et qui doit se faire fin mars… Nous ne sommes que début février et j’ai pris, moi aussi, un an de plus. Tellement de choses à faire, à penser, à détruire aussi de cette vie antérieure. Ch. ne cesse de faire des va-et-vient entre le sous-sol et l’étage, il range, trie, démonte, s’engueule tout seul, m’engueule aussi parfois, mais petit à petit les choses avances. Ch., une de nos amies, vient me rendre visite et se propose même pour m’aider à remplir mes cartons ! Mais bon elle a bien d’autres chats à fouetter et je ne veux point lui donner ce surcroit de travail elle qui garde déjà tous les jours ses trois petits monstres de petits-enfants turbulents à souhait ! Peu importe, nous passons un bon moment toutes les deux et rions de tout et de rien !

C’est beau la vie.

 

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30 décembre 2016

ET LA SUITE PROMISE fin du 2ème chapitre

Effectivement j’ai un gros problème, tant émergeant de l’électrocardiogramme que du test d’efforts, révélant que je souffre d’angine de poitrine et que j’ai une hypertrophie du ventricule gauche…. Ça ce dernier point, je le savais déjà, mais pour l’angine de poitrine….Non ! Catastrophe on doit m’hospitaliser d’urgence afin de me faire subir une coronarographie (examen des coronaires) afin de voir si l’un d’entre eux n’est pas bouché !

Alors là, l’histoire se répète. Ma cousine C. a subi la même chose mais elle, après son opération du cancer du sein et on lui a même posé un stent. Vais-je devoir subir le même traitement ?

Nous ne sommes pas cousines pour rien dirait-on. Mais, dans tout cela, me voilà obligée d’annuler l’opération prévue le quinze janvier et comme nous sommes déjà le douze et que cet examen me sera fait sous hospitalisation dans deux jours inutile de me faire des illusions, l’ablation de ma tumeur est retardée ! Mon cardiologue, magnanime en avise le docteur R. lui-même et qui se trouve bien obligé de s’en tenir aux directives du cardiologue. Me voilà donc hospitalisée, non pas à l’hôpital de M. où j’aurai du entrer le quinze au matin mais à É. dans le service cardiopathie. J’y entre la veille et subirais l’examen le lendemain dans la journée pour ressortir soit le soir même si tout va bien et que l’on ne me pose pas de stent, soit le lendemain si problème… Les ennuis s’accumulent et cela commence à déborder. Afin de pallier à l’iode que là, ils seront obligés de m’infiltrer dans les artères, le cardiologue me donne un traitement préventif antiallergique et me voici nantie du rendez-vous : hospitalisation deux jours plus tard !

Je me retrouve donc, ces deux jours passés, dans une petite chambre occupée déjà par une dame qui n’a que trois ou quatre ans de plus que moi et qui souffre d’emphysème d’après ce qu’elle me dit. C’est une bavarde et je n’ai aucun moment de répit ! Mais bon, elle est sympathique et nous nous entendons bien. Elle est hospitalisée depuis trois jours et ne sait pas encore ce qu’on va lui faire…

Quant à moi, on me prépare bien sûr pour l’examen – pas très drôle parait-il – que je vais devoir subir pour savoir si je peux être ou non opérée sans craindre de malaise sur la table d’opération. Je connais quelques-unes des infirmières de cette clinique et certaines me reconnaissent également. On papote. À chaque fois, je suis obligée d’expliquer le pourquoi de cette hospitalisation, mais bon, cela me permet d’extoriser mes problèmes. Le lendemain, jour où je dois subir la coronarographie, l’infirmière de nuit me secoue les plumes à 5 h 40…

Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit car ma voisine de chambre n’a cessé de se lever ou de tousser toute la nuit et je viens juste de m’endormir pendant un moment de calme… Je sursaute bien sûr, pourquoi me réveille-t-on si tôt ? Va-t-on me faire passer cet examen dans l’heure qui suit ? Je n’ai pas à discuter c’est ainsi. L’équipe n’a pas l’heure de mon intervention mais doit obéir aux directives ! Je dois être douchée, prête, à n’importe quel moment de la matinée donc je n’ai qu’à obéir. Je me lève donc et je fais ma toilette aussi vigoureusement que je le peux afin de me présenter saine et propre sur la table d’examen d’autant que j’y serai nue comme un ver et d’ailleurs, la veille au soir, un grand escogriffe d’infirmier est venu me raser le peu de pilosité que je conserve encore sur le pubis au cas où – malencontreusement – le toubib serait obligé de passer par mon artère fémorale pour pratiquer l’examen. On m’a pourtant dit qu’il travaillerait depuis mon poignet droit ? C’est ainsi, là encore je n’ai pas à m’offusquer ni à discuter.

La journée se passe, j’ai droit au petit-déjeuner, déjeuner et rien ne se passe… Entre temps je me suis assoupie car je suis morte de fatigue. A quinze heures quinze, enfin, on vient me quérir ! C’est le moment attendu, je vais enfin être prise en mains. Je n’en mène pas large mais là encore je fais la fiérote. Le brancardier me conduit, à toute vitesse, moi sur le brancard à roulettes et je me demande s’il n’est pas en train de m’enlever, tout bonnement, tellement il a l’air pressé, et lui qui plaisante et rentre dans les murs, ou fait des arabesques savantes pour éviter certaines portes. Enfin bref, nous arrivons au bout de ce parcours parsemé d’embûches, dans une petite salle où un vieux monsieur est déjà sur un autre brancard semblant reprendre conscience…

La jeune femme qui me reçoit m’explique ce que l’on va me faire et - je comprends enfin que ce n’est pas dans cette première salle – en me disant de surtout ne pas bouger pendant l’examen qui doit durer environ une bonne demi-heure. Me voilà prévenue.

Dix minutes passent encore où j’attends le bon vouloir du « chirurgien » qui doit me charcuter le bras ou… l’aine… Le même brancardier qui est resté dans le coin me conduit enfin dans la salle de tortures. Une jolie infirmière de couleur m’installe confortablement – enfin presque – sur une grande table surmontée d’un tas d’appareils, de monitoring de toute sorte, et me présente le chirurgien qui va me faire subir l’examen. Il est tout petit ! J’ai envie de rire, mais je me retiens car je grelotte de froid sur cette table à peine couverte et je suis entièrement nue. Heureusement elle me dépose une couverture chauffante ce qui est le nirvana en attendant la peste !

L’examen commence et après une rapide injection sensée m’insensibiliser le poignet, je vois gicler le sang sur l’écran plastique qui protège le toubib… Ça y est, il a trouvé mon artère et passe par le bras OUF ! Je sens vaguement la  minuscule caméra s’enfoncer dans mes propres tuyaux, cela fait un tout petit peu mal mais je ne dis rien – Sur sa demande pour savoir si tout va bien, je réponds bravement : Oui très bien ! Hypocrite va… j’ai à nouveau froid, je tremblote, je suis écœurée par le sang qui a giclé, et j’ai mal lorsque je le sens farfouiller dans mon bras alors qu’il tente de suivre le dédale de mon artère pour arriver jusqu’aux coroners. Vingt bonnes minutes se passe ainsi où j’oscille entre le bien et le mal mais bon, c’est supportable si je n’avais pas aussi froid malgré la chauffante… Puis, je l’entends demander à son assistante – toujours la petite jeune fille de couleur bien sympathique – de lui fournir un autre bistouri et une autre caméra… Bon sang mais que va-t-il encore me faire ? Ce que je redoutais se produit, voilà qu’il me dit sans me ménager :

-         Madame, je vais être obligé d’ouvrir votre artère fémorale car l’un de vos coroners le gauche est complètement tortueux et je n’arrive pas à y pénétrer par le bras, donc attendez-vous à une compression de huit minutes lorsque j’aurai fini et vous devrez rester allongée pendant vingt-quatre heures sans bouger et sans lever même la tête pour remuer…

-         Ah bon, réponds-je éberluée !

On m’avait prévenue, je le savais que cela pouvait se produire mais je ne m’imaginais pas du tout que cela pourrait m’arriver à moi ! Bigre, pas bouger d’un poil mais comment je vais faire, je suis une remueuse moi et pour manger je vais faire comment ? Avec une pipette ? Toutes sortes de situations saugrenues font le tour de mon cerveau en l’espace d’à peine une seconde. Je m’imagine telle une momie, bardée de pansements car il le faudra bien…

Bizarre le passage par l’aine est bien moins douloureux que par le bras, je ne sens absolument rien et dix minutes plus tard tout est fini, il a les clichés qu’il souhaitait et moi j’ai fini de grelotter car on me remet un drap supplémentaire dessus – je me sens mieux – mais d’un seul coup, l’assistante se précipite sur moi et au moyen d’un énorme tampon, elle se met à compresser mon artère fémorale de toutes ses forces ! Je la vois souffrir autant que moi car ce n’est pas une partie de plaisir. Moi, parce que cela me fait quand même assez mal et elle parce ses forces flanches – Ce sera ainsi pendant huit minutes montre en main… ou plutôt horloge devant elle. Pour le bras on m’a également mis une grosse compresse avec un dédale de collants qui seront ensuite retirer l’un après l’autre à une heure de distance chacun… Elle m’explique tout, tout en m’appuyant comme une forcenée sur l’aine. J’ai hâte que cela se termine car franchement ça fait très mal ! Je vais avoir un bleu maousse costaud !

Enfin, on me ramène dans la petite salle où j’avais fait une incursion tout à l’heure avant d’entrer en salle d’examen. La jeune femme, toujours la même, me colle dans un coin de la pièce avec un paravent à côté de mon brancard car un autre monsieur est de l’autre côté lui à attendre de passer à son tour là d’où je viens… Ils font cela à la chaîne ma parole !

Je dois rester une bonne demi-heure dans cette salle – sorte de salle de réveil – avant de remonter dans ma chambre. La jeune femme me supplie de ne pas bouger car je risquerai gros à savoir : un énorme bleu sur l’aine ou peut-être même une hémorragie interne… Rien que cela lui dis-je ? Mais c’est terrible… j’aurai presque envie de rire car je me doute bien qu’avec la compression que j’ai subi ma peau a dû en prendre un coup.

Elle compatit et moi, j’ai soudainement une furieuse envie de pipi qui me prend, à ne pas tenir. Je lui en fais part et aussitôt elle court chercher un bassin afin que je puisse satisfaire ce besoin irrépressible, mais comment vais-je m’y prendre, allongée, sans pouvoir bouger, obligée de rester dans cette position de momie ? J’ai tellement envie que je ne me pose plus de question, une fois le bassin mis en place, tout vient bien à temps heureusement. Moi qui, habituellement ne peux absolument pas faire dessus un maudit bassin, là tout se passe bien, tant mieux.

Le temps passe et enfin l’on me remonte dans ma chambre. Ch. attend patiemment – enfin je crois – dans le couloir, assis dans l’un des fauteuils mis à la disposition des visiteurs et enfin me voit arriver assez blême, parait-il, mais ça va, je ne souffre plus et s’il ne s’agissait pas de rester allongée ainsi pendant douze heures au minimum, je me sentirai presque soulagée. D’après le docteur qui m’a fait l’examen, rien de grave mais tout de même un petit coroner bouché à 50%... et toujours cette maudite hypertrophie ventriculaire gauche. J’ai une « Angor » : à savoir une angine de poitrine… Bon, dites-moi, c’est grave docteur ? Il ne m’a pas posé de stent et je respire car, sinon, il faudrait attendre encore un mois avant que je ne puisse passer sur le billard pour mon cancer du sein.

J’avais presque failli l’oublier celui-là !

Que je vous décrive ma soirée, car elle vaut le pétrole… Lorsque je suis revenue dans la chambre et dans mon lit, on m’a allongée complètement à plat avec uniquement un fin oreiller, le lit en position horizontale avec interdiction de le remonter. Bien d’accord, obéissante, je passe donc la première heure sans changer de position… Mais voilà le diner qui arrive ! Bigre que vais-je faire, comment vais-je me placer pour pouvoir avaler ce bouillon qui a l’air très bon ainsi que cette tranche de jambon avec sa salade (menu de diète mais il parait que c’est normal)…

Essayez donc vous, étant complètement allongés à plat, sur le dos, de prendre une cuillère et de la plonger dans un bol de soupe absolument brûlante… Vous faites comment ?

Personne n’est là pour m’aider, je suis livrée à moi-même avec pour tout outil, ma main droite au bout de mon poignet que l’on a débarrassé, il y a environ une demi-heure d’un des premiers pansements,  si vous arrivez à manger dans cette position, surtout du potage, je vous offre un diamant, enfin un petit… !

Alors, sans rien dire, je bouge quand même un peu et me mets sur le côté pour tenter d’avaler quand même cette soupe qui depuis que je cogite pour trouver la meilleure position, est devenue presque froide… Puis c’est au tour du jambon mais là ô miraculeux… Comme il y a un petit pain avec, je l’ouvre en deux y place la tranche de jambon avec un peu de salade et hop me voilà avec un merveilleux sandwich dont je me régale tant bien que mal toujours à plat et étendue… puis ce sera le fromage blanc que j’aspirerai plutôt que je ne le mangerai et le tour est joué. Cependant je n’ai jamais été aussi longue à ingurgiter un repas aussi frugal… Cela fait une bonne heure que je me débats avec tout cela mais j’en suis venue à bout et même mes médicaments que j’ai réussi à avaler également, un exploit.

Une demi-heure plus tard une infirmière vient me retirer le second pansement du poignet mais, par contre, pour celui qui me compresse toujours sur l’aine, je devrai patienter, cela ne sera pas avant demain matin. Me voici donc pour encore une nuit en clinique. Demain est un samedi et je pourrai enfin prendre la poudre d’escampette…

Pourtant, je sais que rien n’est terminé mais, nantie d’un tout nouveau médicament pour mes problèmes cardiaques, car malgré tout je suis mal en point aussi côté cœur ou plutôt coronaires, j’ai un nouveau truc à avaler tous les jours que Dieu fait et cela sera jusqu’à mon dernier jour… C’est ainsi.

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 Salle de Coronarographie (elles sont toutes sur le même modèle)

 

 

 

 

 

29 décembre 2016

LE PROTOCOLE continue....

Voici le deuxième chapitre :

L’intervention …

Un vrai parcours du combattant pour obtenir un rendez-vous pour une IRM…somme toute examen normal. En effet, je m’entends répondre, alors que je viens d’entendre dans le message enregistré du cabinet radiologique qu’ils sont spécialisés radio, IRM, échographie etc…, que NON ils n’en font plus ! Désolée madame, me dit l’hôtesse au bout du fil…

Et moi donc ! Où vais-je cavaler pour faire cet examen ? L’hôpital de M. n’en fait pas non plus, sinon le toubib me l’aurait dit… J’appelle donc l’hôpital de M.-la-J., qui me confirme qu’ils font bien cet examen, mais qu’étant donné que je n’ai pas fait ma mammographie, ni mon échographie chez eux, ils ne peuvent donner suite ! Badaboum… Le ciel me tombe encore une fois sur la tête… J’insiste lourdement, pleurnichant même pour attendrir … et ça fonctionne ! OUF !

La préposée au rendez-vous m’a passé le service IRM et me voilà enfin nantie d’un rendez-vous en bonne et due forme pour la semaine suivante le mercredi. La chef de service a bien voulu me prendre en surplus des autres rendez-vous et me fait « l’honneur » de bien vouloir me recevoir… Franchement, quelle importance de faire d’autres examens ailleurs ? Je n’ai toujours pas compris.

Enfin arrive le jour « J » de l’IRM (Image à Résonnance Magnétique). On m’a prévenue cela fait un boucan du diable et, de plus, je vais avoir une injection de produit afin de permettre une bonne lecture de mes maudits seins. Nous attendons une petite demi-heure puis, vient enfin une infirmière me chercher. Ch. reste sagement assis en salle d’attente. Le pauvre que ne lui fais-je pas subir depuis presque un mois déjà.

L’infirmière me demande de me mettre à nu – enfin tout au moins le haut mais aussi le pantalon gardant juste mon collant et me propose une camisole bleuâtre tout en me demandant de m’installer sur un fauteuil où elle va me faire l’injection… Ça  y est les ennuis commencent… Heureusement ce n’est point de l’iode car j’y suis allergique de par ma médication pour la glande tyroïde… Elle me rassure. Elle n’a aucun mal à trouver ma veine et cela m’étonne car généralement c’est la croix et la bannière lors de prise de sang… Puis, après encore un quart d’heure d’attente, le temps que l’injection fasse son petit bonhomme de chemin dans mon corps, elle m’introduit enfin dans la salle d’examen. Je vois une immense machine qui fait déjà beaucoup de bruit mais je suis loin de connaître celui qu’il va faire plus avant. L’infirmière me coince les deux seins dans deux trous aménagés dans la table d’examen (ils ont tout prévu), puis me fait allonger les bras devant moi, le droit parce que mon cancer se trouve au bras droit et le gauche parce que j’ai le cathéter branché avec l’injection qui passe toujours sur ce bras et je suis allongée, bien entendu, à plat ventre. Le spectacle va bientôt commencer.

Pour le tout premier bruit, j’ai cru qu’une locomotive venait de s’introduire dans la pièce ! C’est infernal, par précaution on m’a affublée les oreilles d’un casque mais rien ne passe dedans – je m’attendais à de la musique au moins – uniquement la voix par instant de la manipulatrice derrière le mur et la vitre et qui me surveille et c’est tout… Puis c’est une suite ininterrompue de vacarmes infernaux qui semblent me transpercer la peau et les entrailles. Je n’ai pas peur mais tout comme. « Ah si j’avais su… je ne serai point venue comme dirait Titi face à Gros Minet… » Mais bon, raisonne-toi ma fille ce n’est qu’un mauvais moment à passer. Le moment dure cependant. Cela n’en fini point. Par moment la voix m’informe que le produit va venir me chatouiller et me donner chaud…

La pauvre, si elle savait ! Je crève déjà de chaud dans cette machine qui n’en finit pas de me tourner autour comme si elle voulait m’écrabouiller complètement tout en faisant entendre des sons qui me sont totalement étrangers ordinairement – déjà les scanners font un peu de bruit mais là c’est puissance 10 ! C., ma cousine me l’avait bien dit mais je n’y croyais qu’à moitié… Enfin l’examen se termine mais je suis incapable de me relever de cette maudite table où je suis allongée depuis presque une heure… L’infirmière me donne un coup de main et me renvoie dans la petite salle attenante tout en développant un paravent afin que la cliente suivante ne me découvre point à poil. Elle me fait d’ailleurs attendre encore un peu sur le fauteuil… On ne sait jamais s’il fallait tout recommencer ? Non, je blague…

Enfin, j’ai la permission de me rhabiller et je suis introduite dans le bureau de la Chef de Service, celle-là même qui a eu pitié de mon insistance et a bien consenti à me donner le rendez-vous. Elle me fait voir les clichés et me dit, avec soulagement, que mon sein gauche n’est pas atteint, mais par contre, qu’elle classe mon petit crabe du sein droit en AMR6 – tiens je croyais que cela ne dépassait pas « 5 »…; je pousse un immense soupir, cela veut dire quoi ce classement ? Est-ce encore plus grave que prévu ? Je n’en souffle mot mais je vais en parler à C. Enfin, cependant, une bonne nouvelle, mon autre sein n’est pas malade. Je vais vite aller l’annoncer à Ch. qui attend depuis plus de deux heures en s’inquiétant très certainement. Inutile de lui parler du classement, il n’y comprendrait goutte.

-         Oui c’est une bonne nouvelle, me dit-il quelque peu rassuré, ça s’arrose.

Il ne croit pas si bien dire ! Il tombe des cordes dehors… D’ailleurs, je remarque, qu’à chaque fois que nous avons dû aller à l’hôpital Q. de M. la. J. : il pleut ! Le ciel compatit-il à mes problèmes ? Pleure-t-il de me voir si malheureuse.

Nous attendons encore quelques minutes et la Chef du Service m’amène mes clichés, résultats, lettre pour le docteur R. et nous voici repartis sous une pluie battante. J’ai à nouveau rendez-vous avec le docteur R. pour la conclusion de cette IRM ; rendez-vous fixé quelques jours plus tard en plein milieu d’après-midi mais, manque de pot, il est débordé, en salle d’opérations et c’est l’une de ses collègues qui nous reçoit ! Son débit de parole est tellement dense que je suis absolument incapable de me souvenir ce qu’elle nous dit. Mais bon, elle regarde d’un œil distrait le résultat de l’IRM et semble satisfaite. Puis, elle nous donne congé et nous repartons avec l’impression de nous être fait rouler. Elle nous a tout et rien dit. Je ne lui fais pas confiance et préfère de beaucoup les paroles simples, explicatives, franches, de mon gynécologue attitré. Nous repartons donc sans vraiment savoir de quoi elle nous a entretenus, sinon qu’elle va transmettre – heureusement – les résultats à ce dernier.

Puis, nouveau rendez-vous nous est fixé par le docteur R. lui-même qui m’a appelée pour s’excuser de n’avoir pu nous recevoir la fois précédente et qui veut me voir rapidement. Bon que va-t-il encore m’apprendre que je ne sache déjà ? Rendez-vous est donc fixé quelques jours plus tard à dix- sept heures pile. Nous y serons.

D’ailleurs, le prochain rendez-vous est fait pour fixer la date de l’intervention. Enfin on va me débarrasser de cette galère. Mais une telle opération ne se fait pas sans une anesthésie générale et lorsque R. m’apprend que je serai opérée le quinze janvier, il me fait un mot pour l’un des anesthésistes de l’hôpital de M. que je dois rencontrer le huit de ce même mois.

Le huit étant arrivé, nous nous rendons, Ch. et moi, au rendez-vous et là ! Misère, nous attendons près de deux heures avant que l’on veuille bien nous faire entrer dans le bureau d’un géant qui se présente comme étant l’anesthésiste allant prendre mon cas entre ses mains… À l’énoncé de mes problèmes cardiovasculaires antérieurs, le bonhomme s’affole et m’affole en même temps… Il me faut absolument aller faire un électrocardiogramme et un test d’efforts à É., clinique spécialisée de M. pour les maladies cardiaques. Allons-bon manquait plus que ça…

Je prends donc rendez-vous pour ces examens et là on me répond :

-         Vous n’y pensez pas madame, c’est six mois de délai pour un rendez-vous avec un cardiologue !

Elle est folle ! Comment puis-je attendre six mois pour me faire opérer… Je commence sérieusement à m’énerver. Déjà qu'à M. La. J., il a fallu jouer des coudes pour obtenir un sésame et là, rebelote… Mais le ciel veille. On m’a envoyée dans un bureau afin de tenter d’amadouer la secrétaire afin que je puisse « passer » devant tout le monde et surtout dans moins de six mois, étant donné la date de mon opération dans sept jours. Quand je dis que le ciel veillait c’est bien le mot, la secrétaire, aussi revêche qu’indifférente à mes arguments, me refuse également le rendez-vous attendu, lorsque près de nous se tient un homme en blanc– je suppose qu’il est médecin car il est vêtu d’une blouse immaculée – qui prend mon cas en mains.

-         Madame, je vais vous recevoir moi vendredi en fin d’après-midi à 17 heures (décidément je suis vouée à cette heure de rendez-vous) je suis le docteur H.  et je vous ferai passer ces examens, peut-être pas vendredi soir ce sera trop court mais dès le lundi suivant.

-         Merci monsieur, vous me sauvez ! – le mot n’est pas trop fort –

Nous étions le huit janvier puisque nous sommes venus directement prendre ce rendez-vous à la clinique, celle-ci se trouvant à quelques pas de l’hôpital de M. J’ai rendez-vous avec ce cardiologue dès vendredi dix janvier, directement à l’étage où se déroulent l’électrocardiogramme et le test d’efforts.

J’ai déjà eu ce genre d’examen : ce test d’efforts, j’en garde un très mauvais souvenir. C’était lors de mon opération de prothèse du genou et n’avais pu aller jusqu’au bout de ce dernier. Vais-je, à nouveau, flancher ! Le vendredi étant arrivé, nous nous présentons à l’endroit donné au premier étage de la clinique et je suis introduite, pratiquement de suite, dans la salle d’examen. Ch. me suit avec l’autorisation de l’hôtesse. Il assistera aux examens. Je me sens un peu rassurée. 

L’électrocardiogramme se déroule sans encombre et je reste branchée de partout afin de passer le test d’efforts. Non pas sur le vélo, comme il est habituel, mais sur le tapis de marche en me cramponnant à une rambarde placée devant moi. Je suis harnachée d’électrodes sur toute la poitrine, le dos, les bras, bref je me fais l’effet d’une sorte de « robocop » ou d’une « wonder wooman » qui s’apprêterait à sauver le monde. La marche commence, doucement, puis s’accélère au fur et à mesure et le tapis s’incline de manière à simuler une pente de montagne. Je continue cependant de m’accrocher et de marcher mais, au bout d’un moment, je suis à bout de souffle. Cependant, je continue, brave petit soldat, à faire ce parcours tout comme je me serai lancée dans le marathon de Paris si j’en avais eu la capacité. Enfin la plaisanterie dure un peu plus de dix minutes et, enfin, l’infirmière stoppe le tapis et moi je manque de tomber tellement je suis exténuée par cet effort inconsidéré. Il parait que je suis pâle – tu m’étonnes –  je demande un verre d’eau pour me rafraîchir car, effectivement, je n’en puis plus.

Le résultat ne se fait pas attendre ! J’ai un problème… Tiens donc ! La doctoresse spécialisée appelle mon cardiologue, lui fait un compte-rendu circonstancié et il est décidé de mon sort, car je risque, ni plus ni moins, d’après leurs dires, lors de l’anesthésie générale de rester sur la table d’opération ! Rien que ça.

à suivre...

 

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28 décembre 2016

ÇA Y EST ZUT J'en FAIT PARTIE....

Douze octobre … Sereine et volontaire, je me dirige vers le centre de radiologie passer cet examen qui m’a été prescrit gratuitement par l’A.D.M.Y…

Je me presse, car c’est la dernière fois que j’y ai droit et je ne veux point être en retard au rendez-vous…

Tout se passe le mieux du monde et la manipulatrice, même si elle me fait un mal de chien en me compressant le sein droit sous sa machine, me souffle que ce n’est qu’un court instant de souffrance et à la limite, me laisse entendre que je suis douillette ! Pour le second, c’est moins douloureux, mais peut-être que je me suis accoutumée à la douleur. Ce n’est vraiment pas la joie de passer cet examen et j’ai hâte d’en avoir fini. Lorsque j’avais reçu la convocation, je m’étais tâtée enfin surtout moralement : y vais-je encore cette fois, ou laisse-je tomber car, de toutes les manières, cela ne sert à rien et comme d’habitude, je pourrai dormir sur mes deux oreilles, tranquille, jusqu’à la prochaine fois, mais non, me rappelai-je soudainement, je n’aurai pas de prochaine fois car j’aurai atteint la limite d’âge, les 74 fatals et cela en sera fini de la gratuité ! Poussée par mon mari, on voit bien que ce n’est pas lui qui se fait compresser les nénés, j’ai donc pris ce rendez-vous ! Nous verrons bien.

Plusieurs semaines se passent et lorsque, ce matin-là, je trouve dans la boîte aux lettres l’enveloppe de l’A.D.M.Y, je ne m’affole pas plus que cela, puisqu’on m’avait prévenue que je recevrai les résultats au bout d’une quinzaine de jours. Bizarre mes radios ne sont pas jointes alors que d’habitude oui… !

Assise derrière mon bureau, j’ouvre l’enveloppe lorsque le téléphone sonne ! Simultanément,  je réponds – c’est mon époux qui me prévient qu’il sera un peu en retard pour déjeuner – et je commence à lire la missive ! Stupeur ….

Voilà que je suis à nouveau convoquée pour repasser de toute urgence, me dit-on,  une nouvelle mammographie ainsi qu’une échographie ! Que se passe-t-il ? Mon sang ne fait qu’un tour ! Je le sens descendre dans mes pieds à la vitesse d’une fusée lancée à plusieurs « G ». Que m’arrive-t-il ? Les résultats ne sont-ils pas lisibles, dois-je à nouveau supporter cette douleur de compression que l’on m’a déjà infligée courant octobre…

Ch. me demande ce qui se passe et, bien sûr, avec précautions, je le lui explique ! Que dire, que faire d’autre ? À peine ai-je raccroché que je reprends l’appareil pour rappeler le centre de radiologie et redemander un rendez-vous ! Ce dernier sera dès le lendemain après-midi. Le reste de la journée se passe entre deux eaux… Je ne sais plus où j’en suis. Toutes sortes de supputations me tournent en tête. Que va-t-on encore me trouver ? Il y a à peine neuf mois de cela, l’une de mes cousines a eu un cancer du sein et à peine vient-elle de s’en sortir après avoir subi une radiothérapie de choc, que je n’ose imaginer que cette lettre me dirige tout droit vers la même mésaventure.

Et bien …

Dès le lendemain, nous nous présentons à nouveau chez la radiologue mais, ô stupeur, j’apprends que le docteur en radiologie étant absente cet après-midi, je ne peux donc subir l’échographie demandée, ni d’ailleurs la nouvelle mammographie puisqu’elle ne sera pas là pour déterminer le résultat. L’hôtesse me redonne donc un rendez-vous pour le lendemain matin. On joue avec mes nerfs…

Je ne dors pas de la nuit où, le peu qui m’emmène dans les bras de Morphée, reste peuplé de cauchemars et surtout de réveils en sursaut. Que va-t-elle me trouver au moyen de ce nouvel examen ? N’est-ce que par précaution ?

Ch. essaye de me rassurer sur mes doutes mais, je suis lucide, car c’est bien la première fois que l’on me refait repasser ces examens depuis plusieurs années où je fais faire régulièrement ces mammographies de dépistage.

Enfin le rendez-vous ! Tout d’abord, nouvelle mammographie puis, de son pas d’adjudant, la manipulatrice me  conduit dans un cabinet étroit, mal éclairé, où là, je vais subir l’échographie de contrôle…

-         Bonjour madame, c’est la première fois que vous passez cet examen ?

-         Oh non, j’ai déjà eu plusieurs échographies mais point pour le sein…

-         Bien allongez-vous bien et laissez-moi faire, cela ne sera pas long.

Elle m’applique sur la peau un gel glacial et, au moyen d’un petit appareil qu’elle manipule à volonté, elle parcourt ma poitrine de bas en haut et de long en large et principalement le droit, tout en hochant la tête et m’opposant une mine tellement grave, que je sens qu’elle va m’annoncer la fin du monde ! Ma fin du monde…

Je ne crois pas si bien dire…

-         Bien, bien il y a quelque chose… En effet, je vois une petite tumeur dans le sein droit, c’est un carcinome lobulaire infiltrant et je le classe en AMR5 !

-         Ah bon ! Est-ce un cancer, dites-le moi carrément, je peux tout entendre !

Idiote que je suis et surtout ignorante : un carcinome, c’est un cancer !

-         Cela se pourrait bien, oui. Je vous envoie immédiatement chez le docteur R. gynécologue à l’hôpital de M., il va vous prendre en charge. Attendez quelques minutes dans la salle d’attente que je lui fasse un compte-rendu et que je puisse vous donner vos examens.

-         Mais… mais …. Que va-t-il se passer ?

-         Ne vous inquiétez-pas, il va tout vous expliquer.

Voilà, je n’en saurai pas davantage. Je me rhabille et rejoint la salle d’attente. Ch. a dû s’absenter ayant une livraison chez l’un de ses clients qui n’attendait pas – il est à quelques kilomètres de là et le monde vient de s’écrouler à mes pieds ! Je demeure droite et prostrée comme une idiote, je ne sais plus dans quel sens sont mes vêtements et je me rhabille comme on dit : hiver sur été…

J’ai un CANCER… !

La foudre vient de tomber sur ma pauvre tête et je ne sais plus où je suis. Comment vais-je le lui apprendre ? Et qui est ce docteur R. qu’elle m’envoie consulter ? Notre petit hôpital de M…,  est-il à la hauteur pour ce qui m’arrive ? À l’instant, je deviens le centre du monde ; il n’y a plus qu’un seul mot qui me vient à l’esprit : cancer, cancer, cancer… Je me le répète, sans fin, pour tenter de dépasser l’onde de choc que je viens de recevoir. Et que veut dire "AMR5" ? Elle ne me l’a même pas expliqué, je vais devoir me renseigner moi-même ou attendre que ce fameux toubib m’en dise plus. À l’instant je pense très fort à ma cousine qui a supporté ce genre de nouvelle, elle aussi, il y a plusieurs mois de cela.

Comment vais-je apprendre cela à mes enfants ? Comment vont-ils réagir ? Bien sûr, tout le monde le sait, le cancer du sein est l’un de ceux qui se guérissent le mieux à 80% m’a-t-on déjà dit. Il reste cependant 20%.... Suis-je dans le premier ou le second taux ?

J’appelle Ch., afin qu’il revienne me chercher mais ne lui dis rien sur l’instant au fil. Il sera toujours temps de le lui apprendre de visu. D’ailleurs le voilà qui arrive, ce ne sera plus très long ; je ne peux lui cacher le diagnostic ! Après-tout, c’est certainement une tumeur certes, mais peut-être n’est-elle que bénigne – je tente de m’en persuader – pourtant au fond de moi, je sais bien que c’est cette saleté de bestiole qui a commencé de me ronger la glande mammaire mais pourquoi ? Comment cette cochonnerie a-t-elle pu me tomber dessus ? Avec toutes les maladies que j’ai déjà eu à subir, pourquoi celle-ci en plus ? Qu’ai-je fait pour que le sort s’acharne ainsi sur moi et ma santé ?

Je me pose tant de questions que j’en ai la tête tourneboulée. Je ne me sens pas au meilleure de ma forme et si lasse tout d’un coup. Ch. a encaissé la nouvelle sans broncher, comme à son habitude, mais je sais bien qu’au fond de lui, il est effondré !

Nous faisons un saut à l’hôpital pour demander un rendez-vous avec monsieur R. le gynécologue en question qui va me suivre, tout en lui remettant les documents que m’a confiée la radiologue. L’hôtesse d’accueil de son service est charmante et me dit que ce dernier va m’appeler dans la soirée ou demain matin, au plus tard, pour me fixer un rendez-vous afin de faire un prélèvement, ce que l’on appelle également une biopsie. Je n’en mène pas large. Est-ce douloureux ? Y a-t-il une anesthésie locale ? J’appelle aussitôt ma cousine et lui raconte tout ce qui m’arrive, elle n’en revient pas ! C’est la guigne. Enfin, elle me rassure sur la biopsie : ce n’est pas douloureux, on endort localement, tu ne sentiras rien… Ouf !

A l’énoncé du classement de ma tumeur, je sens qu’elle marque un blanc… Car elle, qui y est passée, connait bien ces classifications et aussitôt elle me dit «oh là, là …, moi j’étais classé en 4… C’est donc que c’est bien un cancer car 5, je dois te dire que… c’est la classification maximum ». Un mois plus tard j’appendrai qu’en fait, non ce n’est pas le maximum… Le docteur gynécologue me rappelle, comme prévu, le lendemain matin dès 8 H 30… ça urge !

Bigre ! Il me demande de venir dès ce matin à 9 H 30 pour la biopsie. Aussitôt nous nous préparons et filons à l’hôpital. Je n’en suis plus à me demander ce qui m’arrive, mais ce que l’on va me faire ; je n’ai pas peur mais, malgré tout, je ne suis pas une adepte de ce genre d’examen et je dois bien l’avouer : j’ai quand même, sacrément, la trouille.

Nous attendons quelques minutes dans la salle d’attente et discutons même avec une de nos connaissances qui s’étonne de nous voir là… Bien obligés de lui en dire le pourquoi… Elle compatit, elle aussi à subi un cancer du sein. Que peuvent faire les gens devant votre mine déconfite ? Elle a dû voir, j’en suis persuadée, sur le coup, qu’était écrit en grosses lettres au milieu de mon front « J’ai un CANCER »… Sa mine n’est pas faite pour me rassurer mais, sur ces entrefaites :

-         Madame T….. ? Bonjour, je suis le docteur R. !

-         Ah enchantée,…. - Tu parles comme si j’étais enchantée de devoir le suivre pour cet examen de malheur pour lequel je n’ai nullement eu le temps de me préparer… -

-         Voilà, passez dans cette petite cabine et mettez-vous torse nu. Bien, désormais marchez vers moi en levant les bras au-dessus de votre tête.  Bien…. Oui je vois… Ah il y a une belle fossette sous le sein droit et je sens bien, à la palpation, une boule.

Ah bon, une boule ? Mais moi je n’ai rien senti de tel depuis deux jours que je cogite sur ce maudit cancer…. Mais le trou : oui… Il appelle cela une "fossette", lui ? Pourtant c’est mignon généralement une petite fossette, mais là !... Sur ce, il appelle une infirmière qui me prépare en me faisant m’allonger sur une table de consultation très confortable. Je suis anxieuse mais n’en laisse rien paraître. Ch. est resté dans la salle d’attente et doit se demander à quelle sauce je vais être dévorée…

Un radiologue, plutôt un bouledogue, pénètre dans la salle de consultation et le gynécologue me le présente comme étant celui qui va procéder à la biopsie que l’on va me faire, là, maintenant… Oh non s’il vous plait pas lui…. Il me fiche la trouille encore plus… Trop tard, je dois m’y résoudre.

-         N’ayez-crainte, je vais anesthésier localement, vous ne sentirez rien. Simplement à chaque prélèvement, il y en aura trois, vous ressentirez un déclic ; ne vous inquiétez pas, c’est mon appareil qui fait ce bruit et en même temps je fais une échographie. Surtout, ne bougez absolument pas.

-         Bien, d’accord… acquiesce-je obéissante à souhait …..

Pendant ce temps, l’infirmière me pique directement sous le sein et le fait est, que je ne sens rien ou, tout juste un petit picotement. Cinq longues minutes s’écoulent et le premier « CLAC » me surprend mais je ne bronche pas… Puis le deuxième et là, ô misère je sursaute de surprise, je ne m’y attendais plus… Le bouledogue s’indigne : « voyons madame, ne bougez pas s’il vous plait, vous allez me faire louper l’examen ». Ben tiens, il en a de bonne lui, je voudrai bien le voir à ma place… Enfin j’essaye de ne plus bouger et le gynécologue, qui sans doute a eu pitié de moi, me prévient lorsque le CLAC va à nouveau retentir, « un, deux, trois » et voilà, je n’ai pas bougé d’un poil ! Content, monsieur le radiologue- bouledogue ?  Ils m’abandonnent enfin tous les deux et seule l’infirmière reste à mes côtés. Ces deux-là sont occupés à regarder mes radios et autres échographies dans tous les sens, sur toutes les coutures ; ils mesurent tout et me mesurent même le sein droit avec un double décimètre… On se croirait à l’école… Pourquoi pas un mètre de couturière pendant qu’ils y sont.

Enfin, il s’est quand même écoulé une bonne demi-heure depuis le début des réjouissances et je commence à fatiguer sérieusement d’avoir le bras droit levé derrière la tête. Une douleur discontinue me traverse l’omoplate et je n’ai qu’une hâte qu’on veuille bien me dire de le reposer le long de mon corps. Enfin ce moment arrive. Je n’en pouvais plus. Je n’arrive pas non plus à me relever de la table où je suis allongée depuis tout ce temps, une bonne heure en fait, mais, bonne femme, l’infirmière m’aide consciencieusement à retrouver une position verticale décente. On m’intime l’ordre de me rhabiller, ce que je fais. J’ai la tête qui tourne, mais n’en laisse rien paraître. J’ai hâte de sortir de là.

-         Bien je vous revois lundi en huit à mon cabinet au premier étage, j’aurai les résultats et nous aviserons. D’ici là, portez-vous bien !

Ben voyons… Comment pourrai-je bien me porter alors que je sais qu’un vilain crabe se paye ma tête à l’intérieur de mon corps. Le temps va être bien long jusqu’à ces maudits résultats. Je ne me fais aucune illusion et les têtes que lui et son collègue, le radiologue bouledogue, ont faites pendant tout l’examen me laissent tout à fait penser que je suis bonne pour la poubelle. Ch. me remonte tant bien que mal le moral et nous repartons à la maison où je vais pouvoir, tout à mon aise, ronger mon frein.

J’en ai averti ma sœur cadette qui est, c’est malin, aux quatre cents coups car, elle se demande si je pourrais être présente – comme c’était prévu – en mai prochain à ses cinquante années de mariage ! Peu importe mon état de santé, ce qui compte c’est que je sois LÀ ! Pour l’instant, j’ai bien d’autres chats à fouetter, mais je la rassure « oui, bien sûr que j’y serai, ne t’inquiète pas… ». Au fond de moi, je me demande si je fais bien de lui tenir une telle promesse… Et puis, s’il n’y avait que cela, mais également l’Assemblée générale de mon association familiale dont je suis présidente en ALSACE le 9 mai prochain.

Serai-je sortie de tout ce marasme à cette époque ? Que vais-je avoir à subir après cette biopsie. Je l’ignore encore et n’imagine même pas qu’il doit y avoir la possibilité d’une opération. Pour le moment, j’ai le moral dans les chaussettes mais je clame à tous ceux voulant l’entendre que j’ai une pêche d’enfer. S’ils savaient… Toutes les nuits, je retourne en ma tête ces mots : « j’ai un cancer, que va-t-il m’arriver, vais-je mourir, vais-je guérir ? ». Je sais que C., ma cousine, est considérée guérie désormais après sa radiothérapie et qu’elle a été opérée avec succès. Aurai-je la même chance ? Les jours trainent jusqu’au prochain rendez-vous mais qu’y faire… Enfin le jour « J » avec mon gynécologue arrive. Il nous reçoit en son bureau au sein de l’hôpital de M… au premier étage.

Voilà, le sort en est jeté. Que va-t-il m’apprendre que je ne sache déjà !

Le seul problème avec ce cancer est qu’il est indolore et silencieux et aurait pu passer complètement inaperçu si je n’avais subi cette mammographie courant octobre.

Nous sommes déjà mi-novembre et je n’en suis qu’à la moitié du parcours du combattant.

-         Bien, je crois que vous vous y attendiez, n’est-ce-pas… Il y a pas mal de cellules cancéreuses… C’est un carcinome lobulaire infiltrant, l’un des plus rares et assez sévère, mais nous allons tout faire pour vous en débarrasser…

Je l’ai appris par la suite, ce genre de cancer est l’un des plus virulents, il se multiplie à vitesse grand « V » et se transfère dans toutes les cellules qu’il détruit une à une en se multipliant à l’infini. Heureusement, je suis déjà âgée et là, il rencontre un sacré problème, la multiplication de mes cellules est très ralentie par rapport à une personne de la moitié de mon âge et ce vilain carcinome aura bien du mal à s’y faire une place de choix. Ouf ! Je respire mieux…s’il en fut.

Si je n’avais tourneboulé en ma tête déjà la révélation du diagnostic, je crois que je me serai trouvée mal, là sur place, mais je sens Ch. assis près de moi et je fais bonne figure, faisant même la fière comme si l’on m’annonçait que j’avais un Alien dans le corps et qu’il allait en ressortir grâce à la puissance de cet homme, devant moi, qui sourit mais n’en pense pas moins… Christian demande alors à l’homme de l’Art :

-         D’où cela provient-il ?

Quelle question ! Le gynécologue ne sait y répondre… Confus, il murmure, que tout et rien sont responsables de mon malheur et je surenchéris, toujours aussi persuadée que ce n’est pas de moi que l’on parle et que je ne suis pas concernée, à la limite même de me mêler de ce qui ne me regarde pas…

-         De quoi veut-il que cela provienne, c’est malheureusement un des « cadeaux » de la vie !

J’en ai déjà tellement encaissé des maux, des maladies de toute sorte, qu’une de plus, une de moins, peu importe comment elle a réussi à s’introduire en moi, il va bien valoir que je vive avec.

-         Bien, nous allons décider d’une opération mais, auparavant je vais vous demander d’aller passer une IRM afin de voir si l’autre sein n’est pas contaminé !

Ben tiens ! Manquerait plus que ça…

Une IRM… Je n’en ai jamais passé, qu’est-ce-que cette bête-là encore ? Persuadée que le cabinet de radiologie de M. pratique cet examen, j’encaisse et me dis que ce sera vite fait mais il me faut prendre rendez-vous. Un de plus ! Par ailleurs, monsieur R. commence à m’expliquer tous les aboutissants de la future opération. À savoir qu’il me retirera également des ganglions axillaires (sic) afin de les analyser avant de me retirer la tumeur – s’ils sont sains tout ira bien on ne me retirera pas les autres mais le contraire, il faudra tout enlever et alors là… vogue la galère je risque d’avoir un bras énorme toute ma vie durant si, par malheur je venais à me blesser sur la main ou le bras droit car je n’aurai plus de défenses immunitaires et donc je risque l’œdème à vie sur ce dernier ! Ne manquait que cette perspective…. Je m’imagine déjà avec un bras démesuré par rapport à l’autre et je fais – de mémoire – le tour de ma garde-robe de manière à voir quels seront les améliorations à apporter à toutes mes manches droites… Franchement quelle idée de penser à cela en ce moment !

Nous quittons le cabinet médical la tête basse. Je sais désormais que j’ai vraiment un cancer et qu’il va falloir me battre contre cette saleté. Le médecin m’a même prévue de la chimiothérapie au cas où ? Au cas où quoi ? Je préfère ne pas poser la question. Nous verrons la suite, nous n’en sommes pas encore là.

à suivre.....

(iconographie : Mes Mandalas m'ayant aidé à aller de l'avant)...

mandala 4

 

25 décembre 2016

DECOUVERTE DE MON CANCER DU SEIN OCTOBRE 2014

Vous allez découvrir dans ce blog, tout le parcours initiatique d'une femme atteinte du cancer du sein, cette maladie insidieuse, indolore, qui nous tombe dessus sans qu'on s'y attende...

Un contrôle banal de mammographie effectué dans le cadre de l'ADMY donnera l'alerte et, de là, un protocole va se mettre en place, ne laissant aucun répit à celle qui en est l'objet.

Statiquement parlant, 8 femmes sur 10 sont ou vont être atteintes de ce Carcinome mais la guérison si elle n'était que de 50% il y plusieurs années de celà, est aujourd'hui, de 80% donc une très belle avancée dans le domaine des médications et soins; mais, que d'angoisse pour celle à qui l'on va dire, un beau (enfin je m'entends) jour : Vous êtes atteinte d'un carcinome lobulaire, pas in-situ, - ce serait trop beau -  mais infiltrant ! Le pire de tous !

La belle image décorant mon blog est justement ce carcinome lobulaire infiltrant, celui dont je fus atteinte.

Ce cancer est insidieux car, aucune boule apparente et, pour mon cas une espèce de "fossette" dans le sein droit qui, petit à petit, se creusait à mon insu et que je mettais sur le compte de mon vieillissement. J'avais 73 ans lorsque cette maladie m'est tombée dessus. Vous voyez qu'il n'y a pas d'âge...

Chapitre après chapitre, vous allez donc découvrir le parcours de la combattante que je fus pour gagner sur l'étendue de ce séisme force 8 qui m'ébranla le 12 octobre 2014.

Et, malgré l'entourage, malgré les encouragements, les "tu verras on en guérit à tous les coups...", on se sent bien seule devant l'inéluctable...

Alors mes soeurs courage, il faut vous battre et être plus fortes que cette saleté qui cherche à vous détruire. Vainquons vaillemment la maladie avec l'aide de ces merveilleux médecins nous forçant à être optimistes et même si le parcours est long, acceptons-le car, que faire d'autre ?

A très bientôt

M.A.T.

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CANCERBOOK mon parcours de la découverte à la fin du protocole
  • Ceci représente mon parcours de protocole de soins à la suite de la découverte de mon cancer du sein en octobre 2014, afin de donner confiance à celles à qui cela arrive ou arrivera puisque nous sommes 8 sur 10 à en être atteintes.
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